COMMUNICATION DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, CHEF DE L’ETAT
COMMUNICATION
DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, CHEF DE L’ETAT
PRESIDENT EN EXERCICE
DE LA CONFERENCE DES CHEFS D’ETAT DE LA CEMAC
DEVANT LE PARLEMENT COMMUNAUTAIRE
MALABO, 24 OCTOBRE 20
– Excellence Monsieur Theodoro OBIANG NGUEMA BASOGO, Président de la République de Guinée Equatoriale, Très Cher Frère;
– Monsieur le Président du Parlement de la CEMAC ;
– Monsieur le Président de la Commission de la CEMAC ;
– Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales accréditées auprès de la République de Guinée Equatoriale ;
– Mesdames et Messieurs les Députés au Parlement de la CEMAC ;
– Monsieur le Gouverneur de la Province de Bioko Norte ;
– Monsieur le Maire de la Ville de Malabo ;
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
C’est un grand honneur pour moi et pour toute la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) de m’adresser aujourd’hui aux Députés au Parlement de la CEMAC.
Avant d’y procéder, je tiens à remercier bien sincèrement le Président de la République de Guinée Equatoriale, Chef de l’Etat et du Gouvernement, Son Excellence Monsieur Theodoro OBIANG NGUEMA BASOGO, pour toutes les dispositions prises pour notre accueil.
Je voudrais, au nom de la communauté, lui transmettre nos sincères condoléances et notre sympathie dans le deuil.
Permettez-moi de remercier également le Gouvernement et le peuple frère équato-guinéen pour leur accueil chaleureux et leur hospitalité légendaire qui ont contribué à rendre notre séjour agréable et mémorable.
– Mesdames et Messieurs les Députés,
Le Traité révisé de la CEMAC, en son article 12, dispose que « la Conférence des Chefs d’Etat détermine la politique de la Communauté … ».
Notre texte fondamental fait de la Conférence des Chefs d’Etat, l’Organe de décision qui détermine la politique de la Communauté.
A ce titre, je me permets, en qualité de Président en Exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC, de prendre la parole devant les Représentants de l’ensemble des populations de la Communauté.
L’acte que je pose aujourd’hui est légendaire ; j’ai conscience de bouleverser, mais utilement, les traditions communautaires.
A travers vous, Mesdames et Messieurs les Députés, je m’adresse aux 51 millions de mes concitoyens de la CEMAC, qui occupent cet espace de 3 020 144 Km2.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Je vous avoue que je ne suis pas venu à Malabo apporter clef à main les solutions aux problèmes qui se posent dans notre construction communautaire.
Ce que j’apporte et voudrais vous partager, c’est :
1. ma grande conviction en l’avenir de la CEMAC, surtout pour l’émergence d’une véritable citoyenneté communautaire ;
2. que le Parlement de la CEMAC, Représentant de l’ensemble des populations des Etats membres, a un grand rôle à jouer et d’importants devoirs à tenir dans le processus de l’intégration.
– Mesdames et Messieurs les Députés ;
– Distingués invités,
Le 17 mars dernier, à Yaoundé, au Cameroun, à l’occasion de la 15ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC, mes pairs m’ont confié un mandat.
Ce mandat consiste en la poursuite de toutes les actions ayant pour objectifs le renforcement de l’espace intégré et la promotion d’un développement harmonieux entre les Etats-membres de notre Communauté, et ce pour le bien-être de nos populations.
La CEMAC, née des cendres de l’Union Douanière et Economique de l’Afrique Centrale (UDEAC), en 1994, n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
Pour autant, je saisis l’opportunité de cette tribune pour rendre hommage aux Pères fondateurs de notre Communauté ainsi qu’à ses vaillants filles et fils qui avaient combattu pour que l’intégration des peuples de la CEMAC soit une réalité.
Néanmoins, les défis qui nous interpellent vers notre marche sont nombreux et variés.
Mais ils ne sont pas insurmontables, bien que la CEMAC soit considérée à tort ou à raison comme une Communauté Economique et Régionale encore à la traîne.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Je voudrais aujourd’hui partager avec vous mes convictions de fils d’Afrique centrale, mes convictions de fils de la CEMAC.
En effet, les liens de solidarité, de fraternité et de coopération qui existent entre les Etats et les peuples de la CEMAC, nul ne peut en douter, restent des facteurs de résilience face à l’adversité.
Aussi, je suis convaincu que notre Communauté dispose de stocks de capacités humaines ; ce sont de ressources inépuisables, capables de créer, d’inventer, d’innover pour faire sortir la CEMAC de son état de léthargie.
C’est pourquoi, je crois en l’éclosion du génie de la CEMAC au sein de la nouvelle équipe gouvernementale de la Commission de la CEMAC et parmi les autres acteurs, Responsables des Institutions communautaires, qui sont appelés à conduire la destinée de notre Communauté.
Je vous exhorte tous à développer la culture de la « citoyenneté communautaire », d’où seront puisés les compétences, les talents, les expériences et les énergies nécessaires pour une nouvelle impulsion au processus de l’intégration.
Oui, le chantier de l’intégration sous-régionale demeure à ce jour un vaste défi au regard des préoccupations majeures qui impactent la vie des populations de notre Communauté.
A titre d’exemple, la libre circulation des personnes, des biens et des services est loin d’être achevée, ce qui conduit au renchérissement du coût de la vie dans les Etats-membres.
Les premières victimes de cet état de choses sont, naturellement, les femmes et la jeunesse.
C’est pourquoi, j’en appelle à la mobilisation des femmes parlementaires d’une manière générale et des femmes Députées communautaires en particulier, pour des actions de plaidoyer en faveur de l’intégration sous-régionale.
Car, au-delà de vos casquettes politiques, vous êtes d’abord mères et responsables des ménages.
S’agissant de notre Institution communautaire, permettez-moi de revenir brièvement sur son cheminement.
En effet, le Parlement de la CEMAC a pris ses marques depuis le 22 juin 2000, par l’installation ici à Malabo, à la cité BANAPA, de la Commission Interparlementaire de la CEMAC, sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur IDRISS DEBY ITNO, Chef de l’Etat de la République du Tchad, alors Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC, en présence de leurs Excellences Ange Félix PATASSE à l’époque Président de la République Centrafricaine, Etat-siège de la CEMAC et OBIANG NGUEMA BASOGO, Président de la Guinée Equatoriale, Etat-siège du Parlement Communautaire.
La Commission Interparlementaire, après dix (10) ans d’existence, devint le Parlement de la CEMAC, le 15 avril 2010 ; une date-évènement qui était marquée par la présence de sept (7) Chefs d’Etat d’Afrique Centrale, dont le Président de la République de Sao Tome et Principe.
La présence de ces Chefs d’Etat témoigne l’ancrage du Parlement de la CEMAC dans nos Institutions communautaires.
C’est le lieu de présenter toute ma gratitude et mes vifs remerciements au Président Theodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO, parrain du Parlement Communautaire et le peuple de Guinée Equatoriale, pour toute l’assistance et pour le soutien accordés hier à la Commission Interparlementaire et aujourd’hui au Parlement Communautaire.
Le Parlement de la CEMAC reste à ce jour ce cadre institutionnel qui favorise l’implication des populations dans la dynamique de l’intégration sous régionale ; c’est un haut lieu d’échanges, de partage d’idées et de débats qui reflètent les attentes de nos populations.
Alors, qu’en est-il exactement de ce mandat que la population de la CEMAC vous a confié, Députés au Parlement de la CEMAC ?
Bien que dans l’attente de l’élection des Députés de la CEMAC au suffrage universel direct, vous êtes désignés par l’Assemblée Nationale de chaque Etat-membre.
Je relève que cela ne change rien de la nature et de l’importance de votre mission, surtout que vous tirez votre légitimité de l’élection d’une partie des populations de la CEMAC.
La Convention régissant le Parlement Communautaire vous assigne des missions de contrôle démocratique des Organes et Institutions spécialisées et de participation au processus décisionnel de la Communauté.
J’aimerais mettre l’accent sur la mission de contrôle démocratique, car il suppose pour le Parlement communautaire la faculté à disposer d’un ensemble de procédures et de moyens pour analyser, surveiller, discuter et vérifier l’activité du gouvernement de la CEMAC.
Je voudrais aussi vous exhorter à envisager, sous votre mandat, l’harmonisation des textes des différentes institutions, institutions spécialisées et organes de la CEMAC.
Dans le cadre de la redynamisation et de la recherche d’efficacité de nos institutions communautaires, un accent devra être mis sur la bonne gouvernance et, notamment, la mobilisation de la Taxe Communautaire d’Intégration (TCI), principale source de financement du Budget de la CEMAC, par les Etats membres, ainsi que la mise en place d’un mécanisme de rétrocession automatique afin de permettre le bon fonctionnement des institutions communautaires.
Aussi, je voudrais vous exhorter à mener des réflexions sur la problématique de la prime de départ des Députés communautaires en fin de mandat, au même titre que les autres institutions et personnels de l’administration parlementaire.
Des études ont démontré que l’une des faiblesses des échanges entre les Etats-membres de la CEMAC, c’est la faiblesse infrastructurelle.
Or, dans le cadre de la mise en œuvre des Projets intégrateurs prioritaires de la CEMAC :
– des financements ont été mobilisés (sur fonds propres ou sur financements extérieurs) ;
– des infrastructures physiques en soutien au développement et à la compétitivité des économies de la sous-région sont supposées réalisées, fussent-elles partielles ;
– des actes ont été pris pour rendre effective la libre circulation des personnes, des biens et des services et le droit d’établissement, qui se traduisent par le passeport communautaire biométrique et la liberté d’établissement avec les corps de métier, tels que architectes, médecins, pharmaciens, sages-femmes, Avocats, etc.
La mission de contrôle démocratique doit se traduire par votre présence sur le terrain, permettant de constater le niveau de mobilisation des ressources ainsi que l’état d’exécution des infrastructures projetées, voire la mise en œuvre des actes pris, et en aviser.
C’est en cela que les populations de la CEMAC se reconnaîtront dans la Communauté.
En retour, les Institutions communautaires bénéficieront d’une notoriété auprès de ses populations et des partenaires.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Les peuples de la CEMAC sont impatients de vivre une réelle intégration :
– cette union de plus en plus étroite qui doit exister entre les peuples des Etats-membres pour raffermir leurs solidarités géographique et humaine ;
– la promotion des marchés nationaux par l’élimination des entraves au commerce intercommunautaire ;
– la coordination des programmes de développement entre les Etats-membres, l’harmonisation des projets industriels ;
– le développement de la solidarité des pays membres au profit des autres pays défavorisés ;
– la création d’un véritable marché commun.
Notre génération d’aujourd’hui et celle à venir doivent avoir les raisons de croire en la CEMAC, à l’intégration sous-régionale pour l’amélioration de son bien-être socio-économique.
Pour conclure, Mesdames et Messieurs les Députés, les peuples de la CEMAC nous ont confié la responsabilité de la construction de leur avenir. Ne péchons pas par inaction.
Vive la CEMAC !
Je vous remercie de votre attention.
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