DISCOURS DE SON DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE NATIONALE DE L’ARBRE 2024, NDARA I, DAMARA, OMBELLA-M’POKO, 9 AOUT 2024

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DISCOURS

DE SON DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT

A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE NATIONALE DE L’ARBRE 2024

NDARA I, DAMARA, OMBELLA-M’POKO, 9 AOUT 2024

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

– Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

– Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organismes Internationaux ;

– Monsieur le Préfet de l’Ombella-Mpoko ;

– Mesdames et Messieurs les Députés ;

– Monsieur le Sous-Préfet de Damara ;

– Madame la Présidente de la Délégation Spéciale de la Ville de Damara ;

– Chère Population de la Préfecture de l’Ombella-Mpoko ;

– Chers Compatriotes, Habitants de Damara et des environs ;

– Distingués Invités ;

– Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un grand honneur et un réel plaisir de prendre la parole à l’occasion de la célébration de la Journée Nationale de l’Arbre, édition 2024 qui marque la quarantième année de cette initiative nationale.

Je voudrais, à l’entame de mon propos, exprimer ma gratitude à l’endroit de toute la population centrafricaine, en général et celle de la Préfecture de l’Ombella-M’Poko, de la Commune de Damara, village Ndara I, en particulier, pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.

Pour rappel, la forte sécheresse des années 80 a poussé le Gouvernement centrafricain de l’époque à instituer par Décret n°84.047 du 14 février 1984, la Journée Nationale de l’Arbre comme solution aux dérèglements climatiques du moment, aux fins de conscientiser la population centrafricaine sur l’importance de l’arbre en particulier et des forêts en général.

Depuis lors, le Gouvernement, à travers le Ministère des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche, célèbre chaque année, cette Journée Nationale de l’Arbre, à l’échelle nationale.

– Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

– Distingués Invités ;

– Mesdames et Messieurs,

La Journée Nationale de l’Arbre, édition 2024, intervient dans un contexte particulier de changement du climat mondial, marqué par une crise économique et financière persistante couplée avec des besoins accrus en produits forestiers divers, avec pour corollaire la déforestation, la dégradation des forêts, la conversion des terres, les feux de brousse, etc.

En effet, les écosystèmes forestiers centrafricains remplissent de multiples fonctions de services environnementaux (maintien de la fertilité des sols, séquestration du carbone, etc.) et de génération des nombreux services écosystémiques pour le bien-être de nos populations.

Cependant, avec les multiples crises qu’a connues notre pays et qui ont impacté nos systèmes traditionnels de gestion des ressources naturelles, l’équilibre écologique de nos forêts et savanes est menacé par leur exploitation illégale.

Les forêts de production du Sud-Ouest à celles du Sud-Est dédiées à l’exploitation artisanale des produits forestiers non ligneux, en passant par les différentes galeries forestières, ne sont pas épargnées par ce phénomène.

Au nombre des actions anthropiques néfastes, l’exploitation illégale des ressources forestières, le développement de la filière de bois-énergie (charbon de bois et bois de chauffe), a pris une proportion importante qui échappe à toute réglementation et contrôle de l’Etat.

Cette filière qui relève quasi exclusivement de l’informel met en péril les ressources forestières au niveau national avec pour corolaire une perturbation de l’intégrité écologique (perte de biodiversité, vagues de chaleur, etc.), la stabilité sociale voire économique.

Force est de constater que, depuis ces derniers années, des pratiques illégales ont pris une proportion inquiétante dans notre pays où nos reliques de forêts et savanes sont coupées de manière anarchique.

Les bois de nos forêts et savanes, coupés en bois de chauffe ou transformés en charbon de bois, font l’objet d’un commerce international illégal, avec la complicité de certains Compatriotes malintentionnés.

Les récentes données issues de l’Etat des Forêts d’Afrique Centrale montrent que la déforestation fait perdre à la République Centrafricaine des superficies forestières estimées entre 2 et 4 pourcent selon les différents types de forêts.

Aussi, le développement de la filière illégale du bois a induit une déperdition scolaire dans certaines zones du pays où certains élèves ont abandonné le chemin des classes pour la recherche de gain facile relatif à l’activité.

La nécessité de mise en œuvre des actions de gestion durable s’impose, en vue de supprimer certaines pratiques néfastes et irréversibles,notamment l’exportation excessive et anarchique du bois-énergie et la commercialisation non contrôlée du charbon de bois, lesquels constituent un manque à gagner pour l’Etat.

En raison de leur vulnérabilité, les forêts centrafricaines comme celles des pays d’Afrique Centrale sont confrontées à de graves problèmes environnementaux actuels et futurs qualifiés d’imprévisibles par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.

● Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

● Distingués Invités ;

● Mesdames et Messieurs,

Face à cette situation alarmante, l’atteinte des Objectifs de Développement Durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine passe par la définition de nouvelles politiques basées sur l’Afforestation et le Reboisement à grande échelle.

C’est dans ce contexte que j’ai annoncé, le 5 juin 2024 devant la Communauté Internationale réunie à Brazzaville, en République du Congo, à l’occasion de la première Conférence Internationale sur l’Afforestation et le Reboisement, que je ferai de la célébration de la Journée Nationale de l’Arbre d’août 2024 une opportunité de lancement officiel de ma nouvelle vision stratégique de reboisement à grande échelle.

● Distingués Invités ;

● Mesdames et Messieurs,

Dans ses efforts pour des solutions aux problèmes de la déforestation et de la dégradation des forêts, la République Centrafricaine a lancé son programme REDD+ et s’est dotée d’une stratégie nationale et d’un cadre national d’investissement REDD+ avec l’appui des partenaires techniques et financiers.

Elle a par la suite adopté en 2021 la Contribution Déterminée au niveau National (CDN), conformément à l’Accord de Paris.

Ce document de Contribution Déterminée au Niveau national (CDN) révisé, conformément à l’Accord de Paris, a été adopté en 2021, à la 26ème Conférence des Parties tenue à Glasgow, en Ecosse.

Ce plan climatique a prévu des actions en faveur d’afforestation et de reboisement qui sont en adéquation avec la vision africaine définie récemment lors de la première Conférence Internationale sur l’Afforestation et le Reboisement.

A l’instar d’autres pays du monde, la République Centrafricaine a développé plusieurs initiatives nationales en faveur d’afforestation et de reboisement.

Je cite, entre autres :

– l’institutionnalisation de la Journée Nationale de l’Arbre, en 1984 ;

– la création d’un Fonds de Développement Forestier pour appuyer le secteur forestier ;

– la mise en place des plantations forestières de l’Etat ;

– la promotion de la foresterie communautaire et urbaine ;

– la promotion des pépinières et des plantations forestières des particuliers ;

– la promotion de la production de bois-énergie ;

– la signature des Conventions de partenariat public-privé pour la promotion du Crédit Carbone ;

– la création d’un Fonds-Séquestre pour la restauration des paysages dégradés.

La Journée Nationale de l’Arbre qui nous mobilise aujourd’hui, 9 août 2024 au Village NDARA I dans cette belle Ville de Damara, est une étape importante de la marche de la République Centrafricaine vers un développement durable.

Cette 40ème Journée Nationale de l’Arbre représente la première Journée Nationale de l’Arbre de la Septième République.

Elle marque la redéfinition d’une nouvelle stratégie nationale sobre en carbone et résilient au changement climatique au moyen de la systématisation des activités d’afforestation et de reboisement, aux fins d’accroître la capacité de séquestration de carbone forestier et de préservation de la biodiversité en République Centrafricaine, à travers la création de nouveaux puits de carbone.

Le thème de la Journée Nationale de l’Arbre de cette année est : « Arbre, source de bien-être et de Développement Durable ».

Ce thème s’aligne parfaitement à l’Axe stratégique 5 «Durabilité environnementale et résilience face aux crises et aux effets du changement climatique» du nouveau Plan National de Développement de notre pays pour la période 2024-2028 qui vise un développement durable et inclusif, avec une implication active de toutes les parties prenantes.

A cet effet, cette nouvelle vision est en cohérence avec les initiatives africaines et mondiales auxquelles notre pays est partie prenante, entre autres :

– la Convention de Rio relative à l’Environnement et au Développement, de 1992 par les Nations Unies où la gestion durable des forêts a été mise en évidence ;

– l’Accord signé en 2009 à Copenhague à l’issue de la Conférence sur le Climat, qui a retenu la Réduction des Emissions des gaz à effet de serre dues à la Déforestation et la Dégradation des forêts, la conservation, la gestion durable des forêts et l’accroissement des stocks de carbone (REDD+), comme l’un des principaux moyens de lutte contre les changements climatiques ;

– l’adoption à la 12ème Conférence des parties sur la Désertification de l’ODD 15 et de sa cible 15.3, tenue à Ankara, en Turquie, en 2015 relatif à la Neutralité de la Dégradation des Terres qui a permis de mettre un accent particulier sur la lutte contre la perte de la biodiversité, la désertification et la sécheresse ;

– le lancement de la Décennie Africaine et Mondiale sur l’Afforestation et le Reboisement à la 27ème Conférence des Parties sur le Climat à Sharm-El-Cheikh, en Egypte et entériné par la Décision n° 846 de la 36ème Session de l’Union Africaine ; une initiative salutaire pour l’Afrique et le monde entier ;

– le Plan de convergence de la COMIFAC pour la période décennale 2015-2025, notamment son axe prioritaire relatif à la Lutte contre les effets du changement climatique et la désertification ;

– les Résolutions de la première Conférence Internationale sur l’Afforestation et le Reboisement.

J’instruis le Ministre chargé des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche de lancer sans délai les travaux d’élaboration de la stratégie nationale d’afforestation et de reboisement, en synergie avec les ministères sectoriels, avec une forte implication des Collectivités territoriales et des Communautés locales et peuples autochtones, aux fins de doter le pays en puits de carbone forestier dont la sécurisation du foncier est assuré.

J’invite solennellement tout le peuple centrafricain à se lancer dans les actions d’afforestation et de reboisement, à contribuer à la lutte contre l’exploitation illégale de nos ressources forestières ainsi que de l’abattage des arbres hors forêts qui constitue un danger pour nos populations en milieu urbain.

Je terminerai mon propos en exhortant la communauté internationale, les Nations Unies, la Communauté scientifique, le secteur privé, les Organisations Non Gouvernementales nationales et internationales, la Société civile, à se mobiliser autour de la République Centrafricaine pour le renforcement de la résilience climatique et le développement durable.

● Chers Compatriotes ;

● Distingués Invités ;

● Mesdames et Messieurs,

L’Arbre est une source de bien-être et de Développement Durable.

Nous devons retenir que quand les forêts sont coupées sans aucun plan d’aménagement et de gestion, ce sont des quantités de Gaz à Effet de Serre qui se libèrent dans l’atmosphère avec des effets incommensurables sur notre existence, tandis qu’un (1) hectare d’arbres planté permet de réduire 4,5 de crédits par an à travers la séquestration de gaz carbonique.

La plantation d’arbre constitue donc une solution durable et moins coûteuse au changement climatique ; c’est le producteur d’oxygène et une source de vie indéfectible pour l’homme, de par ses diverses fonctions écologiques.

Ensemble, plantons les arbres aujourd’hui, demain et toujours pour sauver nos forêts, nos communautés locales et peuples autochtones du bassin du Congo, poumon de l’humanité !

Ensemble, créons des forêts pour la sauvegarde des moyens de subsistance de nos communautés locales et peuples autochtones !

C’est sur cette exhortation que je souhaite à toutes les Centrafricaines et tous les Centrafricains, une bonne fête de la Journée Nationale de l’Arbre, édition 2024.

Vive la forêt centrafricaine !

Vive le Développement Durable !

Que Dieu bénisse la République Centrafricaine et son peuple !

Je vous remercie.

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