COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L’AFRIQUE CENTRALEDISCOURS DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, CHEF DE L’ETAT,PRESIDENT EN EXERCICE DE LA CONFERENCE DES CHEFS D’ETAT DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L’AFRIQUE CENTRALE (CEMAC)A L’OCCASION DE L’OUVERTURE DU SOMMET EXTRAORDINAIRE DES CHEFS D’ETAT DE LA CEMACTHÈME: « EVALUATION DE LA SITUATION ET PERSPECTIVES ECONOMIQUE, MONETAIRE ET FINANCIERE DE LA CEMAC. MESURES DE CONSOLIDATION DE LA RESILIENCE ».YAOUNDE, LE 16 DECEMBRE 2024

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Excellences, Messieurs les Chefs d’État et Chers Frères ;Mesdames, Messieurs les Représentants des partenaires au développement ;Monsieur le Président de la Commission de la CEMAC ;Distingués Invités ;Mesdames, Messieurs ;Je voudrais, tout d’abord, m’acquitter d’un agréable devoir en adressant toute ma gratitude à Son Excellence Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, ainsi qu’à tout le peuple frère du Cameroun pour le chaleureux accueil qui m’a été réservé ainsi qu’à toute la délégation qui m’accompagne.Je voudrais également remercier très sincèrement Leurs Excellences, mes Chers Frères, d’avoir accepté notre invitation à ce Sommet Extraordinaire, en dépit de leur agenda que je sais très chargé, en cette fin d’année. Votre présence ici est le témoignage éloquent de Votre attachement à notre Communauté et l’expression de Votre engagement à discuter ensemble encore et toujours, chaque fois que la situation l’exige, afin de consolider les acquis communs.J’adresse mes salutations à nos invités spéciaux, représentants nos partenaires au développement, à savoir, le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et la République Française.Excellences, Messieurs les Chefs d’État et Chers Frères ;Distingués Invités ;Mesdames, Messieurs ;Les nombreux chocs exogènes et endogènes qu’a connus la CEMAC pendant la dernière décennie n’ont pas eu raison de notre espace communautaire.En effet, celle-ci a su se montrer résiliente face aux fluctuations importantes des cours de nos matières premières, aux crises sécuritaires et sanitaires sans précédent, aux effets dévastateurs du changement climatique et à la pénurie de financement. Cette situation puise sa force dans trois piliers. Il s’agit :des engagements et des mesures courageuses pris par notre Conférence ;de la confiance renouvelée par nos populations, et ;du soutien constant de nos partenaires au développement.Ainsi, notre Communauté a pu consolider sa croissance économique pour atteindre 2,7% en 2024 contre -1,1% en 2016 et doubler le niveau des réserves de change entre 2016 et 2024, grâce à la mise en œuvre de plus de 60% des réformes convenues dans notre Programme des Réformes Économiques et Financières (PREF-CEMAC), à l’accroissement de la mobilisation des recettes non pétrolières, au renforcement de la gestion des finances publiques, à la rationalisation des dépenses et de la consolidation du cadre institutionnel régissant les politiques climatiques.Cependant, la persistance de ces chocs pourrait exacerber nos vulnérabilités et ce faisant, compromettre les acquis macroéconomiques de notre Sous-région et de notre Communauté Économique et Monétaire.Plus spécifiquement, les retards constatés dans la mise en œuvre globale de notre stratégie sous-régionale de relance économique nous exposent à la persistance des tensions inflationnistes, la faible consolidation de la croissance économique, la faible consolidation des finances publiques, la dépréciation des réserves de change.Excellences, Messieurs les Chefs d’État et Chers Frères ;Cette situation commande l’urgence de cette concertation afin d’analyser, d’apprécier, de discuter et de décider ensemble, comme nous l’avons toujours fait par le passé, de la réponse la plus appropriée en pareille circonstance, laquelle devra donner le gage de la consolidation de nos acquis macroéconomiques pour une croissance forte, inclusive et durable.A cet égard, nous devrons accorder une attention particulière :aux équilibres économiques et budgétaires de nos finances publiques et soutenir notre Banque Centrale dans la conduite d’une politique monétaire garantissant une position extérieure forte et un recul durable de l’inflation vers le critère de convergence régionale ;à l’orientation de nos politiques d’endettement en lien avec les critères de convergence de notre Communauté et à une gestion plus rigoureuse et plus transparente ;à la mise en œuvre des réformes structurelles afin d’accélérer la croissance économique et de permettre une contribution plus significative du secteur privé ;à la conclusion des programmes économiques et financiers soutenus par le Fonds Monétaire International,sans oublier l’impérieuse nécessité de faire face aux crises sécuritaires qui font peser des risques importants sur la viabilité budgétaire de nos États, et l’urgence des investissements dans les secteurs sociaux de base (santé, éducation, eau et énergie) qui représentent les plus grandes attentes de nos populations et pour lesquelles, nous avons l’obligation d’apporter des solutions.C’est la raison pour laquelle, tout en nous félicitant des résultats de la 21ème reconstitution des fonds de l’Association Internationale de Développement (IDA-21), je voudrais, à l’attention de nos partenaires au développement, appeler à une allocation urgente et plus importante de ressources à notre Sous-région, afin de permettre l’accroissement de l’accès à l’énergie et au numérique, la libération du potentiel du secteur privé pour créer plus d’emplois, la mobilisation des ressources nationales et l’amélioration de la résilience au changement climatique et aux conflits, comme discuté le 29 avril dernier, lors du Sommet des Chefs d’État Africains à Nairobi.Excellences, Messieurs les Chefs d’État et Chers Frères ;Il vous souviendra qu’en 2016 et plus récemment en 2021, nous avons, lors de Sommets Extraordinaires, analysé la situation économique, monétaire et financière de notre Communauté et avons toujours pris des décisions dont les résultats ne souffrent d’aucune ambiguïté. Aujourd’hui, de nombreux facteurs exogènes et endogènes tendent à atténuer les performances enregistrées et par conséquent, ralentir la mise en œuvre de ces réformes structurelles ambitieuses.Face à cela, notre indéfectible et légendaire solidarité fera, à n’en point douter, la différence. Permettez-moi d’exprimer la ferme et profonde conviction que nos discussions permettront d’adopter un train de mesures à la hauteur des enjeux, pour que la Communauté, notre Communauté consolide sa résilience et poursuive son chemin vers une croissance plus forte, plus inclusive et plus durable.Avec le concours renouvelé de nos partenaires, dont je salue les assistances techniques et financières, nous relèverons ensemble ce défi.C’est notre destin commun.Vive la CEMAC pour que vive l’Intégration des cœurs, des idées, pour le bien-être de nos peuples.

Je vous remercie.