DISCOURS SUR L’ETAT DE LA NATION DE SON EXCELLENCE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT PRESIDENT EN EXERCICE DE LA CEMAC HEMICYCLE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE, 28 DECEMBRE 2024
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Unité – Dignité – Travail
DISCOURS SUR L’ETAT DE LA NATION DE SON EXCELLENCE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT PRESIDENT EN EXERCICE DE LA CEMAC HEMICYCLE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE, 28 DECEMBRE 2024
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Mesdames et Messieurs les Députés ;
Je voudrais d’abord vous remercier pour l’accueil chaleureux qui nous est réservé en ce prestigieux hémicycle.Je voudrais vous féliciter pour l’abondante production normative (142 lois adoptées), dont la maîtrise et la mise en œuvre constituent, à n’en point douter, un enjeu d’efficacité de l’action gouvernementale et de démocratie.Je voudrais également, en toute humilité, réitérer, à travers vous, ma profonde gratitude au peuple centrafricain, ce peuple épris de paix, attaché à l’unité, à la stabilité et au progrès, qui m’a souverainement confié la destinée de notre pays.Permettez-moi de remercier le Gouvernement, les institutions de la République, les corps constitués de l’Etat, le corps diplomatique, les partenaires techniques et financiers, les forces de défense et de sécurité, la MINUSCA, les forces alliées bilatérales russes et rwandaises, les partis, mouvements et associations politiques de la majorité comme de l’opposition, la société civile, les confessions religieuses, les chefs traditionnels, les femmes, les jeunes et tous les anonymes, dont je salue la présence à nos côtés, dans cette tâche qui nous incombe. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés ;Le 30 juillet 2023, le peuple centrafricain a adopté par référendum, avec une majorité historique de plus de 95% de voix, la nouvelle Constitution de la République Centrafricaine.Cette Constitution, promulguée le 30 août 2023, marque le début d’une ère nouvelle, celle de la 7ème République.A travers cette loi fondamentale, le peuple souverain s’est donné, à bon droit, le moyen de vérifier, chaque année, si la Nation dont il nous a confié la destinée, avance dans la bonne direction. En effet, aux termes de l’article 79 alinéa 3 de la Constitution : « Le Président de la République prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée Nationale, pendant la deuxième session ordinaire, un discours sur l’état de la Nation ».Chaque fois que j’en ai l’opportunité, j’explique ce que nous faisons à la tête de l’Etat, de manière transparente et objective.C’est dans cet esprit que je me soumets ce jour, avec fierté et responsabilité, à cette obligation constitutionnelle, afin de tenter de répondre au légitime désir du peuple d’être renseigné sur l’état actuel de notre Nation.Dans ce discours, je m’efforcerai de vous dire quelques mots sur l’état de notre Nation au moment où j’entrais en fonction, le 30 mars 2016, afin de nous permettre de mieux mesurer le chemin parcouru et les défis que nous devons affronter ensemble dans les années à venir. Je mentionnerai ensuite quelques avancées sur le plan sécuritaire, dans le domaine des infrastructures, des secteurs productifs et sur le plan social avant de jeter les perspectives pour l’année 2025.Le Gouvernement est, bien entendu, disposé à informer l’Assemblée Nationale sur les détails des acquis par secteur d’activités, à écouter toutes les appréciations de nos concitoyens sur l’état de notre Nation et à apporter des réponses à leur légitime curiosité.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés ;J’ai hérité d’un pays qui était au bord du gouffre.Sur le plan sécuritaire, notre pays était qualifié par certains observateurs « d’Etat failli » ou en état de « pré génocide ».L’Etat a, en effet, disparu pour laisser place à l’anarchie, à des violations graves, massives et répétées des droits de l’Homme, des assassinats, meurtres, exécutions extrajudiciaires, arrestations illégales et séquestrations de personnes, prises d’otage, viols, incendies et destructions des maisons d’habitation, destructions des édifices publics et privés, des édifices religieux et des récoltes, commis en toute impunité par les protagonistes armés.Des milliers de familles ont vu leur patrimoine construit au bout de plusieurs années de dur labeur s’envoler et devront se résoudre à braver la précarité, sans espoir d’un lendemain meilleur.Les attaques intercommunautaires récurrentes faisaient des dizaines de morts avec l’introduction d’engins explosifs improvisés tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays. Un Rapport mondial de 2015 estimait entre 3000 et 6000 personnes tuées, plus de 675.000 réfugiés et 465.000 déplacés internes et plus de 2.400.000 personnes en besoin d’aide humanitaire.Plus de 80% du territoire était occupé par des bandes armées, dont les leaders étaient composés, en majorité, de mercenaires étrangers, sans foi ni loi, qui agitaient en permanence la menace de partition du pays. A ce tableau sombre, il faut ajouter la résurgence du phénomène des coupeurs de route, la transhumance armée, les effets nuisibles de la LRA de Joseph KONY, le grand banditisme et la criminalité transfrontalière.Il y eut de la désolation et de la tristesse dans tout le pays.Aujourd’hui, les familles des nombreuses victimes de cette crise particulièrement sanglante continuent de vivre les tragédies du veuvage et des deuils provoqués par l’assassinat des pères et mères, des époux, des enfants, des frères et sœurs.Sur le plan politique, la souveraineté nationale a vacillé sous le poids des crises militaro-politiques répétées, semant la division et l’incertitude. L’autorité de l’Etat s’exerçait faiblement et uniquement à Bangui où la présence massive des malfaiteurs dans nos quartiers rendait difficile et périlleuse la mission de maintien de l’ordre public et d’application des lois.Le pays traversait les moments les plus tristes de son histoire, sous le regard impuissant de son Armée dont la chaîne de commandement s’était effondrée. Les faiblesses institutionnelles ainsi engendrées ont exacerbé les tensions et entravé les capacités de l’Etat à répondre efficacement aux aspirations légitimes du peuple. Elles se sont développées dans un environnement politique stérile, marqué par un héritage dévastateur de pratiques et de mœurs politiques qui ont trop souvent privilégié la division, l’instabilité, le népotisme, le régionalisme, la corruption, au détriment de l’intérêt général.Au plan social, l’enrôlement forcé des jeunes dans les groupes armés, les traumatismes psychologiques des survivants des violences sexuelles et sexistes et des enfants liés aux conflits, ont entraîné la détérioration de l’équilibre social avec, entre autres conséquences, les exclusions de tout genre, l’instabilité dans les noyaux conjugaux, la consommation abusive de drogues et stupéfiants, les complications graves des maladies mentales, la mendicité, l’oisiveté, le chômage massif, lesquels ont, à leur tour, favorisé la persistance de l’insécurité et de la violence.Les établissements scolaires et sanitaires, les églises et mosquées étant détruits ou occupés par des déplacés internes ou des groupes armés, il était impossible de former la jeunesse et d’assurer la couverture sanitaire du pays.Sur le plan économique, le pays avait connu une forte chute du PIB de 36 % en 2013.Nous avons tous assisté, médusés, à la destruction du tissu économique, à la prédation et aux pillages des ressources minières et fauniques du pays, aux détournements des biens publics et à la prévarication, à la déstructuration des secteurs productifs ainsi que la dégradation des indicateurs de gouvernance. La destruction des infrastructures existantes avait aggravé le déficit d’énergie, de l’eau potable et de l’assainissement qui ont eu de conséquences directes sur les conditions de vie de la population, particulièrement dans le développement du capital humain.En dépit de cette situation dramatique, deux embargos, l’un sur les armes à destination des FACA et l’autre sur les diamants, avaient été imposés, respectivement par le Conseil de Sécurité de l’ONU et le Processus de Kimberley.Ces embargos, certainement motivés par les circonstances de l’époque, étaient malheureusement maintenus pendant plus de 10 ans, privant ainsi l’Etat de ressources pouvant répondre aux besoins fondamentaux des populations et assurer une paix durable. Dans le secteur de la justice, les assassinats et tentatives d’assassinat des acteurs judiciaires, notamment des Magistrats, par les bandes armées, avaient entraîné, entre autres, la fragilité et la désorganisation de l’appareil judiciaire avec comme corollaires le règne de l’impunité et le recours à la justice privée. Bref, la vie de la Nation était bouleversée sur tous les plans, dans des proportions inimaginables.Alors que le pays se relevait progressivement, à la faveur du retour à l’ordre constitutionnel, le peuple a vu son espoir éventré par la survenance de la pandémie du Covid-19, la tentative manquée du coup d’Etat perpétrée par une nébuleuse rébellion dénommée « Coalition des Patriotes pour le Changement » (CPC) et les conséquences de la guerre en Ukraine. Toutes les difficultés dont le contrecoup se fait sentir aujourd’hui dans le pays tiennent des conséquences dramatiques de ces crises.Nous ne devons pas perdre de vue cette image quasi apocalyptique de notre pays dans l’appréciation de l’état de la Nation, à l’orée de l’an 2025.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Comme vous l’avez observé, la résilience du peuple centrafricain, face au déferlement de la barbarie et de la cruauté, n’aurait pas été possible sans le secours divin et le soutien de la communauté internationale.Oui ! Il est écrit qu’en cas de chute, l’un relève son compagnon, mais malheur à celui qui est seul et qui tombe sans avoir de proche pour le relever.Nous avons chuté et cette chute nous faisait douter des projets que Dieu a formés pour nous, des projets de paix et non de malheur, afin de nous donner un avenir et une espérance.Dans cette chute, Dieu nous a secourus et même jusque-là. Je tiens en ce moment solennel à lui témoigner notre gratitude et lui réitérer notre prière de continuer à bénéficier de la richesse de sa grâce infinie, pour notre pays.Dans cette chute, le peuple centrafricain n’a pas eu le malheur d’être seul. Ses amis et frères, regroupés au sein de la communauté internationale, se sont mobilisés pour le relever.Je tiens donc à témoigner ma gratitude à la communauté internationale tout entière pour son soutien constant qui a permis de relever notre pays.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Les nuages qui se sont amoncelés sur notre pays depuis 2013 avec l’interminable crise militaro-politique ont poussé les Centrafricaines et Centrafricains, à vouloir, plus que jamais, tourner cette page sombre pour en finir avec la déprime et la sinistrose.Au regard de la situation que je viens de rappeler, mon premier mandat à la tête de l’Etat était naturellement un véritable challenge, mais aussi une opportunité d’amener les filles et fils de notre pays à se redonner la main et, dans un même élan, de sortir le pays du cercle vicieux des crises à répétition et de le remettre sur le chantier de la reconstruction.Devant l’ampleur des défis, j’ai donné au Gouvernement les grandes orientations stratégiques qui ont guidé l’élaboration du Plan de Relèvement et de Consolidation de la Paix en Centrafrique (RCPCA), sur la période 2017-2023.L’un des principaux axes de ce Plan était la restauration de la sécurité et la refondation de l’Armée.Pour atteindre cet objectif, il nous fallait un cadre de coordination et de concertation clair, efficace et transparent, chargé d’appuyer le processus de consolidation de la paix à plus long terme, de contribuer à la restauration de l’autorité de l’Etat, de permettre la relance économique et réduire la pauvreté.C’est dans cette perspective que j’ai créé, à la Présidence de la République, une Coordination du DDRR, de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) et de la Réconciliation nationale.J’ai donc exhorté les responsables des groupes politico-militaires à adhérer à cette vision que je qualifiais de « DDRR de la dernière chance ».Imbu de la mission que le peuple m’a confiée, notamment celle de rechercher une paix durable et une réconciliation véritable, je n’ai ménagé aucune énergie pour négocier et signer l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation avec les 14 groupes armés, puis la Feuille de route conjointe de Luanda, en ce qui concerne la CPC, en veillant, bien entendu, à la conformité de ces engagements aux intérêts supérieurs de la Nation. Pour favoriser la réconciliation nationale, gage de la construction d’une nation plus juste, plus équitable, dotée d’institutions fortes, après les dissensions créées par la période électorale et nous rassembler autour des nobles valeurs spirituelles et morales de la République, nous avons organisé, courant mars 2022, un véritable Dialogue républicain.Les assises de ce Dialogue ont permis à près de 600 délégués d’identifier les causes profondes de la perpétuation de la crise et proposer les solutions pour réapprendre à vivre ensemble, à nous faire confiance réciproquement, à unir nos cœurs pour construire notre pays, avec toutes les raisons d’espérer un avenir meilleur. En matière de politique internationale, j’ai instruit les Gouvernements successifs de travailler sur une politique de bon voisinage avec chaque pays voisin et d’ouvrir notre pays à tous les Etats qui partagent les valeurs prônées par les Nations Unies, en veillant au strict respect de notre souveraineté, facteur de la stabilité de notre pays.Aussi, ma participation à toutes les grandes rencontres internationales, continentales, régionales, sous-régionales et communautaires auxquelles nous sommes conviés, a permis de repositionner notre pays sur l’échiquier mondial.Les plaidoyers menés au cours de ces grandes rencontres ont abouti, entre autres, à la levée totale de l’embargo sur les armes à destination des FACA ainsi que la levée totale de la suspension sur les exportations du diamant brut de la République Centrafricaine et sa réintégration dans la grande famille du Processus de Kimberley.Aujourd’hui, nous partageons avec les autres peuples du monde notre vision sur la paix et la sécurité internationales, la tolérance, la fraternité et l’amitié entre les peuples, ainsi que nos propositions de solutions communes aux grands défis qui menacent l’existence de l’humanité.Sur le plan régional, notre pays a été honoré par ma désignation par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, le 1er septembre 2023, en qualité de Facilitateur dans le processus de transition politique au Gabon, ce qui témoigne de la considération que les autres pays accordent désormais à notre Nation. Sur le plan communautaire, notre pays assure depuis le 17 mars 2023, la présidence en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC.Ce mandat, dois-je le rappeler, consiste en la poursuite de toutes les actions ayant pour objectifs le renforcement de l’espace intégré et la promotion d’un développement harmonieux entre les Etats membres de notre Communauté, et ce pour le bien-être de nos populations.C’est dans ce cadre que je me suis rendu au siège du Parlement de la CEMAC, à Malabo, le 30 octobre 2023, pour rappeler aux Députés communautaires notre grande conviction en l’avenir de la CEMAC, surtout pour l’émergence d’une véritable citoyenneté communautaire et que notre vœu de voir ce Parlement jouer un grand rôle dans le processus de l’intégration de la Sous-région.C’est également dans ce cadre que j’ai coprésidé un sommet extraordinaire sur l’évaluation de la situation et perspectives économique, monétaire et financière de la CEMAC, mesures de consolidation de la résilience, le 16 décembre courant, à Yaoundé.Le Gouvernement poursuit les efforts pour un retour effectif et définitif de la Commission de la CEMAC et de l’Ecole Inter-Etats des Douanes à Bangui, tel que décidé par la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC, le 17 mars 2023, à Yaoundé.Sur le plan de la coopération bilatérale, les grandes commissions mixtes, organisées avec le Cameroun, la République Démocratique du Congo et le Tchad ont permis de construire de solides relations de fraternité et de bon voisinage entre nos pays et régler les problèmes de sécurité dans nos frontières communes.En particulier, la grande commission mixte de coopération entre notre pays et le Tchad a abouti à la signature d’un Protocole visant la création d’une force mixte de sécurisation et permis la réouverture des frontières tchadiennes fermées depuis 2014, favorisant ainsi la coopération entre nos deux peuples. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés ;Au moment où je me tiens devant vous et, à travers vous, devant la Nation pour remplir cette obligation constitutionnelle, le monde dans lequel se construit l’avenir de notre pays n’a jamais été dans une situation menaçante et plus tragique que celle où nous sommes.Pour une large part, des conflits, symptômes des tensions géopolitiques et géostratégiques sous-jacentes qui divisent les grandes puissances du monde sont ouverts en Europe, au Proche-Orient et plus proche de nous, au Soudan et à l’Est de la République Démocratique du Congo, plongeant le monde dans l’incertitude.La guerre fratricide au Soudan voisin a particulièrement provoqué une vague de plus de 63.000 réfugiés soudanais et tchadiens dans la Vakaga et le Bamingui-Bangoran, exposant ainsi nos populations à des risques d’aggravation de la situation humanitaire, de la crise alimentaire et d’insécurité. Aussi, le dérèglement climatique qui s’est intensifié à l’échelle mondiale avec ses effets dramatiques tels que les inondations meurtrières, les cyclones, les sécheresses, les gigantesques incendies de forêts, les vagues de chaleur et de froid, les émissions nocives de polluants climatiques et atmosphériques, présente des risques qui vont de l’insécurité alimentaire et hydrique à l’augmentation des maladies cardiovasculaires ; de la concurrence pour les ressources naturelles, à la perte des moyens de subsistance, ainsi qu’aux déplacements des populations.La République Centrafricaine, notre pays, subit de pleins fouets, les conséquences socioéconomiques désastreuses de ces crises, notamment la détérioration des conditions économiques qui étouffe la croissance, la hausse des prix des carburants, des produits de première nécessité et dons la cherté du coût de la vie. Les inondations saisonnières enregistrées cette année à Ndélé, Birao, Alindao, Bambari, Berberati, Bimbo, Kouango, Gbanikola, Bozoum et dans d’autres localités, ont entraîné des niveaux élevés d’insécurité alimentaire, la résurgence des maladies hydriques, la précarité et la vulnérabilité de nos populations dues à la baisse de rendements de nombreuses cultures.Les évaluations rapides effectuées par le Gouvernement ont permis d’apporter une assistance ponctuelle en produits de première nécessité à 20.000 ménages sinistrés, à Bangui et en provinces.Aussi, l’accélération de la désertification aggrave la disparition des pâturages et des terres arables dans le Nord, alimente les conflits entre agriculteurs et éleveurs, en lien avec la transhumance. J’ai le devoir de vous informer que la République Centrafricaine est classée parmi les 5 pays les plus menacés par les effets du changement climatique, alors que sa part de production du gaz à effet de serre est quasi nulle.Notre pays n’a jamais bénéficié des ressources financières promises par les pays développés, grands pollueurs, pour financer la mise en œuvre de sa contribution déterminée au niveau national.Le 26 septembre dernier, j’ai dénoncé, à la tribune des Nations-Unies, à New-York, la non tenue des promesses de financements en faveur des pays vulnérables comme le nôtre, et exhorté l’ONU à œuvrer davantage en faveur de la mise en œuvre du Nexus Climat, Paix et Développement, par la création d’une synergie entre adaptation climatique et consolidation de la paix, afin d’absorber de manière holistique les vulnérabilités liées au changement climatique, ainsi que la fragilité et les risques de conflits.Pour faire face à l’urgence climatique, le Gouvernement a élaboré une deuxième génération de la Stratégie Nationale pour la Réduction des Risques de Catastrophes et d’Adaptation aux Changements Climatiques, en tenant compte des nouveaux défis de développement durable. J’ai le devoir de vous alerter que les impacts dévastateurs du réchauffement climatique sur notre pays seront sans précédent dans les années à venir, si nous ne prenons pas de mesures individuelles et collectives pour protéger l’environnement, pour limiter les feux de brousse, les inondations et la déforestation.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;C’est dans ce monde tourmenté, ce village planétaire dont les incertitudes sur l’avenir n’auront été aussi nombreuses, que nous continuons, depuis le 30 mars 2016, de façonner l’avenir de notre Nation, d’avancer vers la réalisation de notre noble vision qui est de bâtir une Nation forte, unie, ambitieuse et solidaire, privilégiant le dialogue, la justice et la réconciliation nationale, résolument tournée vers la modernité, en vue de son émergence et de sa puissance à long terme.Vous l’aurez remarqué, nous avons, ensemble, rebâti l’Etat, lancé des chantiers de construction et de réhabilitation d’infrastructures, transformé l’image de nos villes, initié des projets de relance de la production à travers tout le pays et entrepris de satisfaire les besoins vitaux de nos populations, à travers plusieurs chantiers d’infrastructures de base, comme les écoles, les hôpitaux, les routes, les ponts, les projets agricoles, énergétiques et le numérique, en dépit de nombreux défis qui ont jonché notre parcours.A titre illustratif, dans le domaine de la reconstruction de l’Armée, nous sommes passés d’un effectif théorique de 7.000 militaires en 2016 à 23.000 aujourd’hui, ce qui constitue un motif de fierté nationale. Des infrastructures militaires ont été construites ou réhabilitées et la chaîne de commandement rétablie par la réorganisation de l’Etat-Major des Armées, la création de sept (7) Zones de Défense et leur Etat-major, de 13 Bataillons d’Infanterie Territoriale, de deux Bataillons d’Intervention Rapide et d’un Groupement Spécial de Protection Républicaine. Cette reconstruction de notre outil de défense, nous la devons aussi à la coopération militaire avec plusieurs pays dont les Etats-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, la République Démocratique du Congo, le Rwanda et l’Ouganda que je tiens à remercier ici.Dans la vision d’une armée de garnison, nous avons construit la Base Logistique Principale des FACA, au PK 22, sur la route de Damara et conçu un schéma directeur de développement des infrastructures militaires qui nous permet de reconstituer le parc immobilier de notre Armée.Nous envisageons, dans le cadre de la professionnalisation de l’Armée et l’opérationnalisation de l’armée de garnison, rouvrir l’Ecole Militaire des Enfants de Troupe (EMET) et poursuivre la réhabilitation des casernes.Au plan de la restauration de l’autorité de l’Etat, la mise en œuvre de la Politique Nationale de Sécurité et la Stratégie Nationale de la RSS ont permis d’avoir un effectif de 4.600 Gendarmes aujourd’hui contre 2.500 en 2016.De nouvelles unités ont été créées, à savoir 3 Légions Territoriales à Bouar, Bambari et Kaga-Bandoro ; un Escadron polyvalent à Paoua ; 3 Groupements à Mbaïki, Berbérati et Bossangoa et 4 Compagnies à Boda, Carnot, Batangafo et Paoua.Nous mobilisons les ressources nécessaires pour réhabiliter 24 Brigades, 12 Unités et implanter 11 nouvelles Unités en vue d’assurer le maillage territorial d’un pays.S’agissant de la Police Nationale, les recrutements successifs ont porté l’effectif de 1.474 Policiers en 2016 à 4.308 Policiers en 2024.Pour rapprocher la Police de la population, de nouvelles unités ont été créées, notamment, des Commissariats de Sécurité Publique à Damara, Boali, dans les 9ème et 10ème Arrondissements de Bangui.Des Commissariats Spéciaux ont également été créés à Rafaï, Bagandou et Sosso-Nakombo.Plusieurs infrastructures ont été soit construites soit réhabilitées, dans plusieurs villes de nos provinces.Nous avons, en perspective, la création :d’une Ecole Nationale Supérieure de Police pour la formation des futurs Commissaires et Officiers de Police; des Commissariats dans les Villes de Bégoua, Gambo, Ippy, Amdafock, Zémio, Bémal et Satéma ;d’une Unité de Police de Secours, dans le cadre de la mise en œuvre de la Police de proximité pour la ville de Bangui et ses environs ;d’un Hôpital de la Police et l’installation d’un laboratoire d’analyse des données numériques, grâce à la coopération avec la Chine.A ce stade de mon discours, je puis affirmer que nous pouvons être fiers de disposer d’une Armée, d’une Gendarmerie et d’une Police nationales professionnelles, républicaines, respectueuses du Droit International Humanitaire dont l’inébranlable détermination à protéger la Nation et la démocratie chèrement acquise n’est plus à démontrer.Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que l’autorité et la souveraineté de l’Etat sont pleinement exercées sur toute l’étendue du territoire national.Les quelques attaques menées par les résidus des groupes armés relèvent des gesticulations diaboliques et du grand banditisme qui seront bientôt éradiqués, à la faveur de la levée totale de l’embargo sur les armes.Je voudrais mentionner que la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national s’est consolidée par la mise en œuvre effective de notre politique nationale de décentralisation et de régionalisation.Nous avons donc procédé à la réorganisation des circonscriptions administratives du pays en plaçant chacune des 7 Régions sous l’autorité d’un Gouverneur.Ainsi, 4 nouvelles Préfectures ont été créées passant de 16 en 2016 à 20 en 2024. Suivant cette logique, 12 nouvelles Sous-préfectures ont été créées, passant de 72 en 2016 à 84 en 2024, ce qui consolide notre volonté de rapprocher l’administration des administrés.Cependant, nous ne devons pas perdre de vue les défis liés à la mise en œuvre de la décentralisation, à la formation et aux renforcements des capacités des cadres et élus locaux, la construction des infrastructures locales, la fourniture des services sociaux de base pour assurer les besoins essentiels des populations, la cohésion sociale et le transfert des compétences. Ces préoccupations étaient au centre de la 5ème Session du dialogue du partenariat entre la République Centrafricaine et l’Union Européenne, tenue le 15 mai 2024 et au cours de laquelle nous avons eu des échanges fructueux sur nos réponses communes aux défis globaux et les questions politiques, dont l’approche des prochaines élections.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Le processus global de paix poursuivi avec la signature, le 6 février 2019 de l’APPR, a connu des progrès significatifs. Les opérations de DDRR ont permis de récupérer 5.070 armes de guerre, désarmer et démobiliser 7.000 ex-combattants et 2.000 dissidents de la CPC ; réintégrer 3.819 ex-combattants dans divers secteurs d’activités socio-économiques et incorporer 1.000 autres dans les Forces de Défense et de Sécurité. Outre ces actions de réinsertion socio-économique et grâce au Projet de Réintégration des Ex-Combattants financé par la Banque Mondiale, 70 infrastructures de base prévues en faveur des communautés ont été construites dans plusieurs localités, notamment des Centres de santé, des Ecoles, des marchés, des ponts, des gares routières, des infrastructures sportives. Aussi, la contribution de la MINUSCA à travers les projets de la Réduction des Violences Communautaires a permis la collecte de plus de 10.000 armes de tous calibres et la mise en place des formations dans divers domaines socio-économiques au profit des bénéficiaires cibles.Conformément à notre vision stratégique qui consiste à œuvrer pour parvenir à zéro groupe armé sur l’ensemble du territoire national, 9 groupes armés, sur les 14 ont prononcé leur dissolution.Cette volonté constante de parvenir à zéro groupe armé sur l’ensemble du territoire national, nous a conduits à signer, à Entebbe en Ouganda, le 15 juin 2023, un Accord quadripartite entre la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, la République du Sud-Soudan et la République d’Ouganda, ayant permis le rapatriement de 140 ex-combattants de la LRA et leurs familles, dans leur pays d’origine, l’Ouganda.A ce jour, des négociations sont en cours avec le soutien de l’Union Africaine, du Centre de Dialogue Humanitaire et de la Communauté de Sant’ Egidio pour convaincre les derniers groupes armés à revenir dans l’APPR.La poursuite de la politique de la main tendue pour une paix durable dans notre pays m’a conduit a ordonné la réincorporation des anciens militaires, policiers, gendarmes et agents des Eaux et Forêts dans leurs corps d’origine et la reprise de service des fonctionnaires et agents de l’Etat, membres des groupes armés ayant décidé de revenir dans la République.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Je l’ai dit, il y a quelques instants, la situation humanitaire était catastrophique, en 2016. Aujourd’hui, nous pouvons nous réjouir du retour de 214.000 déplacés internes dans leurs lieux de résidence.En dépit de la faible mobilisation financière, nous avons pu encadrer le rapatriement de 51.406 réfugiés, en plus des retours spontanés d’environ 10.000 concitoyens.Afin de permettre aux Compatriotes retournés de s’installer dans leurs quartiers d’origine ou les nouveaux quartiers de leur choix, nous avons construit 6.000 logements dans les villes de Bria, Bambari et Kaga-Bandoro, avec l’appui financier du Fonds humanitaire.Aussi, 465.000 personnes déplacées internes ainsi que 20.000 sinistrés ont été assistés par le Gouvernement, avec le soutien des partenaires humanitaires.Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale des Solutions Durables pour les déplacés internes et les réfugiés, nous avons construit un village intégré à Mongoumba, localité de retour, relocalisé 25.000 déplacés internes à Bria sur les 37.000 ; relocalisé 3.660 personnes de Bambari, à Pladama Ouaka.Parmi les priorités de 2025, nous envisageons d’organiser le retour et la réintégration de 300.000 réfugiés à l’horizon 2028, de construire des logements sociaux en faveur des sinistrés à Samba, sur l’axe Mbaïki, mettre en œuvre le plan de réponse humanitaire adopté en janvier dernier et qui prévoit la mobilisation de 367 millions 700 mille Dollars américains destinés à porter assistance à 1.800.000 citoyens les plus vulnérables. J’ai la ferme conviction qu’avec la montée en puissance des Sapeurs-pompiers et assimilés, les populations civiles seront mieux protégées des incendies, inondations et autres catastrophes naturelles.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Construire la République Centrafricaine, c’est aussi œuvrer pour une justice forte, indépendante, impartiale et proche des justiciables.En effet, dans le cadre des efforts concertés en vue de la restauration de l’autorité de l’Etat, la justice se trouve à l’épicentre de la confiance brisée par les divisions, la haine et la méchanceté. Conformément à ma Profession de foi, nous avons engagé des réformes dont le but est d’améliorer le fonctionnement de la justice centrafricaine, de renouer la confiance entre la justice et les justiciables. Ainsi, de 2016 à 2023, sept (7) Palais de Justice ont été réhabilités ou construits, 80 Magistrats, 64 Greffiers, 295 Administrateurs pénitentiaires ont été recrutés et formés. Trois (3) Tribunaux Militaires ont été créés à Bouar, Berberati et Bambari.Aujourd’hui, on note une amélioration dans le fonctionnement du service public de la Justice.En effet, la lutte contre l’impunité s’est intensifiée à travers la tenue régulière des sessions criminelles par les Cours d’Appel et la Cour Pénale Spéciale, ainsi que des audiences correctionnelles par les Tribunaux Correctionnels et les juridictions militaires, ce qui permet d’éviter les longues détentions préventives qui portent gravement atteinte aux droits des justiciables. Les juridictions civiles, sociales et commerciales fonctionnement régulièrement, ce qui permet de régler les litiges entre les particuliers, d’apaiser le climat social et d’améliorer le climat des affaires. Néanmoins, beaucoup de nos concitoyens estiment, non sans raison, qu’il y a encore cet ennemi de la justice, la corruption et d’autres mauvaises pratiques qui se glissent sournoisement dans les bonnes intentions, dans les décisions et les actions des Magistrats, Juges, Greffiers, Avocats, Notaires, Huissiers et pénitentiaires. Les dernières sanctions de radiation et d’abaissement d’échelons prises contre certains Magistrats inaugurent notre ferme volonté de débarrasser la justice des brebis galeuses et de mettre fin à l’impunité qui conforte les auteurs de crimes et produit un effet négatif sur la société.En ma qualité de Président des organes de gestion des carrières des Magistrats et Juges, je n’ai jamais manqué l’occasion des rentrées des Cours et Tribunaux pour rappeler aux Magistrats et Juges l’exigence du respect des règles d’éthique et de déontologie, la transparence, la diligence dans le traitement des affaires et contentieux, la rédaction des décisions de justice rendues et de les exhorter à dire le droit, rien que le droit. Je reste déterminé à œuvrer pour l’indépendance réelle de la justice, l’accès de tous à la justice, l’amélioration des conditions de travail des acteurs judiciaires, afin de renouer la confiance entre la justice et les justiciables et la faire participer efficacement à l’amélioration du climat des affaires, un élément clé de la croissance et du développement de notre pays. Dans les années à venir, nous poursuivrons les efforts du rapprochement de la justice des justiciables par le recrutement et la formation des acteurs judiciaires et la création de 9 Tribunaux de Grande Instance dans les villes de Boali, Damara, Grimari, Baoro, Kembé, Ouango-Bangassou, De Gaulle, Baboua et Sam-Ouandja.Par ailleurs, la création d’un poste de Substitut spécialisé en matière de traite des personnes et des violences basées sur le genre et liées aux conflits ainsi que de l’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression des Violences Sexuelles faites aux Femmes et aux Enfants (UMIRR) participe à la lutte contre ces crimes inhumains et dégradants.La mise en place de la Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation permettra une meilleure prise en charge holistique, dans le cadre d’un fonds de réparation en faveur des victimes et survivants des différentes crises ayant marqué l’histoire de notre pays.J’ai également promis de faire du respect et de la promotion des Droits de l’Homme l’un des piliers de mon action en faveur de la paix et de développement de notre pays.C’est ainsi que nous avons créé la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales.Je me réjouis de la note de satisfaction du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, après examen du rapport de notre pays dans le cadre du 4ème cycle de l’Examen Périodique Universel, en janvier 2024, notamment en ce qu’elle établit clairement qu’il n’existe aucun prisonnier politique ou d’opinion en République Centrafricaine.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;En dépit de la persistance de nombreux chocs exogènes et endogènes, notre pays s’est montré résilient, en matière de l’économie et des Finances publiques. En effet, la croissance économique enregistrée en 2024 est de 1,4% du PIB contre 1% l’année dernière. Cette performance tire sa source :dans la mise en œuvre d’importants chantiers d’infrastructures financés par les bailleurs tels que le Corridor 13, l’aéroport international Bangui M’Poko ;dans la stabilisation de l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, éloignant ainsi le spectre des pénuries ;dans l’augmentation de la capacité énergétique du pays.Ces déterminants de la croissance à moyen et long terme tiennent la première place dans la répartition des projets financés par les bailleurs, notamment la Banque Mondiale et la BAD, avec 43% de financement alloués sur une enveloppe globale d’un milliard 700 millions de Dollars américains.Ce positionnement est en ligne avec la philosophie de notre Plan National de Développement 2024 – 2028, résolument engagé vers le développement. Les résultats engrangés devraient nous permettre de progresser à un taux de croissance de 2,9%.Sur le front de l’inflation, il faut noter que les actions du Gouvernement, combinés à la politique monétaire prudente de notre Banque Centrale, ont permis de la faire chuter à 4,1%. J’ai instruit le Gouvernement d’accélérer la mise en œuvre des solutions déjà identifiées afin de limiter d’une part l’impact de l’inflation importée, et d’autre part, les coûts élevés de la chaîne logistique pour que la projection du taux d’inflation à 3,4% en 2025 soit améliorée et que le pouvoir d’achat des Centrafricains puisse être rehaussé.Comme vous le savez, dès l’entame de mon second mandat à la magistrature suprême de l’Etat, j’ai poursuivi le chantier de l’assainissement de nos finances publiques lancé en 2016.Ceci dans le but d’améliorer la capacité de notre administration financière à collecter davantage de ressources intérieures afin de permettre au Gouvernement de répondre à la forte demande sociale de nos Concitoyens et par la même occasion de réduire notre dépendance à l’aide internationale encore utile, mais dont nous avons hélas assisté au tarissement depuis 2020 avec la suspension des programmes d’appui budgétaire de nos partenaires.Le réengagement du FMI en avril 2023 à travers son outil de Facilité Elargie de Crédit démontre à suffisance que le Gouvernement est sur la bonne voie, même si d’énormes défis subsistent encore. C’est ici le lieu de dire toute ma satisfaction pour les réformes structurelles courageuses implémentées par le Gouvernement ces deux dernières années avec l’appui de nos Partenaires Techniques et Financiers.Je voudrais féliciter le Gouvernement pour :l’accélération de la digitalisation des administrations économiques et financières à travers la mise en œuvre de la feuille de route « e-finances publiques », notamment l’adoption de Sim_Ba pour la préparation et l’exécution du budget de l’Etat, Sydonia World au niveau de la Douane, e-Tax pour l’administration fiscale, Pata Polele pour les menues recettes qui commencent à produire leurs effets sur les recettes intérieures et la gestion des dépenses publiques ;l’exercice de revue de nos finances publiques mené avec le concours de nos partenaires dont les conclusions nous permettront de mieux orienter dans le futur l’allocation des ressources budgétaires afin de répondre aux priorités de nos populations ;le renforcement des contrôles des régies, en particulier le Trésor Public, ce qui a permis de révéler des cas de détournement de deniers publics ;la production des lois de règlement ;la réforme de notre politique d’endettement public et l’adoption de la stratégie de la dette à moyen terme qui sera dorénavant la boussole du Gouvernement pour mieux emprunter sans compromettre la viabilité de la dette ;l’achèvement du processus de notation financière et l’amélioration de la qualité de la signature du pays vis-à-vis des investisseurs, ce qui a permis une mobilisation exceptionnelle de financements à hauteur de 120 milliards de FCFA sur le marché financier sous- régional.Ces réformes ont permis d’augmenter de manière continue les recettes intérieures de l’Etat qui sont passées de 84 milliards de FCFA en 2016 à plus de 142 milliards aujourd’hui. L’interopérabilité entre ces applicatifs devrait permettre d’élargir l’assiette fiscale et de doubler le niveau de ces recettes d’ici à 2026.En dépit de ces résultats tangibles, des défis se présentent encore au Gouvernement. C’est pourquoi, j’ai instruit les Membres du Gouvernement de travailler en toute solidarité pour trouver des solutions rapides aux défis liés : à la rationalisation des dépenses publiques afin de dégager la marge budgétaire nécessaire au soutien à la politique de résilience sociale en faveur de nos Concitoyens ;à la mise en œuvre d’une politique d’endettement prudente et responsable tenant compte du contexte sous-régional afin de préserver la viabilité de la dette ;à la lutte sans merci contre la corruption et le détournement des deniers publics ;à l’opérationnalisation de tous les modules de l’application e-Tax de télédéclaration et télépaiement des impôts ainsi que du système intégré de gestion des finances publiques (Sim_Ba) visant à améliorer la gestion de finances publiques et la crédibilité du budget ;à la finalisation de la réforme budgétaire avec le passage au budget programme ;à la révision du Plan Stratégique de Réformes de Gestion des Finances Publiques en cours afin de tenir compte des défis identifiés par la dernière évaluation PEFA conduite en 2023.Ces différents chantiers devraient permettre à court terme de corriger les déséquilibres budgétaires observés en 2024 et d’assainir durablement la gestion de nos finances publiques.Dans le domaine du Commerce et de l’Industrie, les réformes ont permis la création de 12.286 entreprises avec à la clé 17.103 emplois entre 2016 et 2024.Dans le cadre du commerce multilatéral, le Gouvernement a sollicité et obtenu des partenaires un financement à l’appui de la commercialisation et l’exportation des produits agricoles tels que le sésame, le maïs et l’huile de palme aux producteurs de Bimbo, Begoua, Boali, Mbaïki, Sibut et Bossangoa et la construction et l’équipement d’une usine de production d’huile de palme d’une capacité de 600 litres par jour au village BIMON, situé à 35 Km sur la route de Mbaïki. Dans le cadre de régulation du marché, en matière d’approvisionnement du pays en produits de premières nécessité, il a été procédé à la réforme du Comité d’homologation des prix des produits soumis à surveillance et à la mise en place d’un Comité de Surveillance et de Veille Concurrentielle du marché. Ce travail a permis de maîtriser le circuit de distribution, l’approvisionnement régulier du pays en produit et la surveillance des prix des produits de premières nécessités, ce qui permet de protéger la population.Je me réjouis de l’engagement de la Chine d’appliquer un traitement tarifaire zéro pour cent sur ses importations en provenance de la République Centrafricaine.Dans le domaine des Transports et de l’Equipement, l’opérationnel du Port Sec de PK 26 mis en système de tracking des marchandises à destination de notre pays, par géolocalisation et l’introduction des dispositifs d’inspection non intrusive par l’acquisition des scanners, a permis de renforcer le dispositif de captation des recettes au cordon douanier.Dans ce domaine, nous avons réalisé, entre autres :la construction du pont SAPÉKÉ d’une longueur de 36 mètres linéaires à Bangui ;le bitumage de la voirie urbaine à Bangui et à Bambari de 62,77 Km ;la construction des gares routières de Bouar, Bambari, Ndélé, Sibut, Bossembélé, Berbérati et Mongoumba et de deux aires de repos à Yaloké et Galo ;l’aménagement de la route en terre Kaga-Bandoro – M’brés – Ndélé, longue de 333 Km;la construction d’un pont métallique d’une longueur de 45,7 mètres linéaires à Bamingui et d’un autre d’une longueur de 42,672 mètres linéaires à Kaga-Bandoro, baptisé « Pont SEREBANDA » ;la réhabilitation de 2.025 Km de routes et pistes rurales dans les Préfectures de l’Ouham, l’Ouham-Pendé, la Nana Gribizi, le Bamingui Bangoran et la Vakaga ;le lancement des travaux de réhabilitation de la route en terre Ndélé-Birao-Am Dafock, longue de 514 Km;l’acquisition d’une Centrale d’Enrobé pour un coût total d’un milliard 800 millions de FCFA, installée au PK 24, route de Boali.le bitumage du tronçon Baoro-Bouar d’une longueur de 60 Km et la construction de deux ouvrages d’art en 2020.Je me réjouis de vous informer que suite à la mission officielle que j’ai effectuée à Kampala, en Ouganda, le 8 octobre dernier, un projet de construction d’un corridor reliant les villes centrafricaines d’Obo, Bambouti et Zémio à l’Ouganda via le Sud-Soudan a été retenu en vue de favoriser les échanges commerciaux entre nos deux pays.En matière de transports aériens, la mise aux normes de la piste en béton bitumineux et la construction de la clôture de l’Aéroport International Bangui M’Poko, assurent depuis 2023, la sécurité et les vols de nuit.Aussi, la construction de la nouvelle Tour de Contrôle et l’acquisition des équipements techniques de dernière génération, inscrites dans le plan d’urgence de l’ASECNA et la clôture de l’Aéroport, ont permis d’améliorer la navigation aérienne.Avant de clore ce volet sur les transports, je voudrais relever, pour le regretter, le nombre sans cesse croissant des victimes des accidents de la circulation.Dans le domaine des transports routiers et notamment les mototaxis, nous constatons que chaque jour, des compatriotes perdent la vie dans un accident de la route. Nombre d’entre eux gardent une invalidité à la suite de leurs traumatismes.Ces traumatismes entraînent des pertes économiques considérables pour les victimes, leurs familles et par extension pour le pays.Dans le domaine des transports par voie d’eau, nous avons encore en mémoire, le drame du naufrage d’une baleinière surchargée, survenu le 19 avril 2024, à l’embouchure de la rivière M’Poko, ayant occasionné la mort des dizaines de nos concitoyens.A la suite de ce naufrage tragique, nous avons pris des mesures énergiques, au nombre desquelles la suspension de la navigation et la mise en place d’un Comité ayant pour mission principale de procéder à l’inspection de toutes les baleinières avant d’autoriser celles qui remplissaient les conditions à naviguer. Les surcharges des véhicules et des baleinières, la conduite sous l’effet de l’alcool ou de stupéfiants, sous le regard complaisant des éléments des forces de défense et de sécurité et le non-respect de la réglementation en matière de circulation, augmentent les risques d’accidents de la circulation dans notre pays.Sur le plan des infrastructures, je suis heureux de vous informer que dans le cadre du renforcement de la coopération entre nos pays décidé lors d’une rencontre bilatérale, en marge du Forum sur la Coopération Sino-Africaine, organisé du 4 au 6 septembre 2024 à Pékin, la Chine a promis de rénover l’Hôpital de l’Amitié, le Stade de 20.000 places et de construire un nouveau bâtiment du Ministère des Affaires Etrangères et un Amphithéâtre à l’Université de Bangui.Dans le domaine de l’Économie Numérique, des Postes et Télécommunications, les réformes juridiques et institutionnelles menées par le Gouvernement ont permis :l’opérationnalisation des infrastructures de connectivité à l’Internet Haut débit ;la Création de l’Agence Centrafricaine de Développement du Digital (ACDD) ;l’opérationnalisation des Centres de Formation Digitale et incubateur des Startups à l’Université de Bangui, à l’Ecole Normale Supérieure et au Lycée Technique de Bangui ;la construction des Centres Communautaires Numériques dans les différentes régions du pays ;la levée effective des licences de 4ème génération par les opérateurs de téléphonie mobile ; la création d’une Banque Postale et la mise en place du dispositif de promotion de la philatélie numérique avec des services diversifiés de proximité au profit de la population ;l’opérationnalisation du contrôle et de la lutte contre les cybers attaques et de gestion des ressources rares dans le secteur des communications électroniques.Aussi, un accord de projet de mise à disposition par Intelsat, via l’UIT, des liaisons satellitaires dans des Ecoles à Damara, Sibut, Kaga-Bandoro, Bouca, Batangafo, a été signé en vue de la connectivité à l’internet et l’initiation à la culture du numérique et la promotion de l’alphabétisation numérique. Le désenclavement numérique du pays s’est poursuivi par l’installation des infrastructures à fibres optiques sur 1.200 Km dans le Sud-ouest, suivie de la signature d’un contrat avec MTN Bayobab, opérateur délégué, chargé d’opérationnaliser, de commercialiser, d’exploiter, de maintenir et d’étendre ce réseau.Je voudrais rappeler que l’avènement des infrastructures à fibres optiques marque un tournant dans le mode de fonctionnement de l’Etat par la dématérialisation de l’administration, le renforcement du système d’éducation, d’enseignement, la numérisation des secteurs économique et financier, la régulation et la taxation des transactions financières en support au mécanisme de contrôle et de traçabilité pour le relèvement du niveau des recettes publiques.Dans le domaine de l’énergie, l’absence d’une politique énergétique rigoureuse pendant quarante (40) années a eu comme conséquence la faible production et distribution de l’énergie, impactant ainsi négativement sur la relance de l’économie nationale.Pour inverser cette tendance négative, nous avons remis en service 8 centres secondaires de l’ENERCA, dédoublé la capacité installée de l’usine de Boali 2 permettant d’obtenir 10 mégawats.La construction d’un champ solaire à Sakaï, d’une capacité de stockage de 15 mégawats ; la construction d’un champ solaire à Danzi, d’une capacité de stockage de 25 mégawatts qui, à ce jour, est la plus grande de l’Afrique centrale ; le renforcement de la centrale thermique de Bangui de 10 mégawatts supplémentaires, nous ont permis de passer de 37 mégawatts en 2016 à 100 mégawatts en 2024.Grâce à ces investissements, nous nous approchons de la satisfaction du besoin en énergie qui est de 150 mégawatts pour la Ville de Bangui.Dans le secteur des hydrocarbures, essentiel à la relance de l’économie, la fiscalité pétrolière s’est redressée grâce à la réforme initiée, bien qu’encore en-deçà des recettes attendues.La construction de 2 nouveaux Bacs au dépôt de stockage de Kolongo, d’une capacité chacune de 5.500 m3, d’un dépôt pétrolier à l’Aéroport International de Bangui M’poko, la réalisation de 12 nouvelles Stations-services à Bangui et la réouverture de 5 Stations-services en province ont permis d’améliorer la distribution de carburants dans le pays.Le Gouvernement est instruit de poursuivre les réformes du secteur et de veiller à l’approvisionnement du pays en produits de qualité et au meilleur coût afin de garantir à l’Etat la collecte des taxes issues de ce secteur et relancer l’économie. Des progrès importants ont été réalisés dans la fourniture de l’eau potable.En effet, dès 2016, nous avons entrepris la réhabilitation du système d’alimentation en eau potable de la SODECA à Bangui et dans quatre centres secondaires à Bambari, Bouar, Berberati et Bozoum.Aussi, de nouvelles stations de pompage ont été construites sur l’Oubangui, d’une capacité totale de 2.500 m3/heure.La capacité de production de la SODECA est passée de 1.500 en 2016 à 2.250 m3/h, à travers l’installation d’une unité de traitement compacte de 750 m3/h, le remplacement de 17 Km du réseau en amiante ciment et le dédoublement de la conduite de refoulement d’eau brute de la station de pompage sur l’Oubangui.Ces travaux ont permis la réalisation de 6.100 nouveaux branchements sociaux, à Bangui.En milieu rural, nous avons réalisé 3.500 forages équipés de pompe à motricité humaine, réhabilité 2.847 anciens forages, construit 63 systèmes d’alimentation en eau potable à énergie solaire et 325 bornes fontaines dans les localités de plus de 2000 habitants et les milieux semi-urbains.Ces efforts ont porté le taux d’accès à l’eau potable qui était de 32% en 2016 à 47% en 2023, correspondant à fourniture d’eau potable à 1.200.000 personnes. Je remercie les partenaires comme l’Union Européenne, la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique, la Banque Mondiale, l’UNICEF, le PNUD et le CICR qui ont contribué à ce progrès.En perspective, nous envisageons le renforcement des capacités des structures par la dotation de deux ateliers de forage, ce qui porterait à 5 ateliers ainsi que leur répartition dans chaque région du pays pour porter à 60% le taux d’accès à l’eau potable d’ici 2030.Dans le cadre de l’assainissement et de l’hygiène, ayant compris que la destruction de l’écosystème et la mauvaise gestion de l’environnement sapent notre qualité de vie et celle des générations futures, nous avons institué une opération citoyenne dénommée « KWA TI KODRO » permettant aux citoyens d’améliorer leur cadre de vie.Au-delà de cette action, nous voulons amener les citoyens à prendre conscience des effets de leurs actions personnelles sur l’environnement, notamment les feux de brousse, la déforestation et le sabotage des caniveaux.Aujourd’hui, je me réjouis de voir les citoyens, sur l’ensemble du territoire, se mobiliser et se donner les moyens d’agir et de protéger leur environnement et cadre de vie. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Dans ce chapitre consacré aux secteurs productifs, porteurs de la croissance, je voudrais vous assurer que nous continuons à développer notre potentiel minier.Ainsi, grâce à la création des Unités de Recherches Géologiques et Minières, nous avons mis en évidence 49 nouveaux indices miniers à Boali et Gontiguiri, ce qui porte désormais le nombre des indices miniers du pays à 519 contre 470 antérieurement.En dépit de l’embargo qui pesait sur cette activité économique, la production du diamant est passée de 12.641,05 carats en 2016 à 107.857,2 carats en 2023. Corrélativement, les taxes perçues sont passées de 89.966.693 FCFA en 2016 à 355.960.368 FCFA en 2023.La production de l’or a progressé de 32.934,78 grammes en 2016 à 1.743. 945,17 grammes en 2023, et les taxes perçues de 29.852.987 FCFA en 2016 à 945.044.280 FCFA en 2023.S’agissant de la recherche pétrolière, le nouveau découpage des blocs pétroliers a permis de passer de 5 à 13 blocs en 2023.La délivrance des titres pétroliers a permis à l’Etat de percevoir des taxes superficiaires de 159.816.000 F CFA par an, soit 1.127.528.000 FCFA de 2016 à 2023.La situation dans ce secteur pourra connaître une embellie à la faveur de la promulgation du nouveau Code minier, la révision des mercuriales de diamant et d’or, la levée totale de l’embargo sur le diamant, l’intensification de la lutte contre la fraude et la contrebande, grâce à la création de 9 unités opérationnelles supplémentaires dans les zones de production et d’une Task Force Nationale de lutte contre la fraude et la contrebande.Dans les domaines des Forêts, les principales réalisations ont porté sur:la mise en œuvre du document national de la politique forestière du pays pour la période 2019-2035 ;la réalisation d’une étude sur la fiscalité forestière en République Centrafricaine en vue d’améliorer le niveau des recettes fiscales ;la validation de l’étude d’impact avant l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2025, de la mesure d’interdiction progressive d’exporter du bois sous la forme de grumes par l’ensemble des pays du Bassin du Congo sur trois ans, avec des quotas d’exportation et des subventions à la production.Les différentes réformes menées ont permis la perception de 37 milliards de FCFA des taxes forestières par le processus de délivrance mensuelle de quitus sur tous les bois destinés à l’exportation.En matière agricole, les grandes principales réalisations se résument ainsi qu’il suit :la création des groupements en coopératives agricoles de Boda, Bouar et Mbaïki ;l’aménagement, la réhabilitation et la construction des infrastructures agricoles dans les zones de production à Bambari, à Péndé, à Ngoulinga et Boukoko ;l’acquisition des machines agricoles qui ont permis le défrichage de plus de 3000 hectares ;la relance des filières coton, cacao et café.Dans le domaine de l’Urbanisme, de la Réforme foncière, de la Ville et de l’Habitat, plusieurs chantiers ont été engagés par le Gouvernement.Sur le volet réhabilitation et construction des bâtiments et logements administratifs, d’importants travaux ont été réalisés, notamment: la réhabilitation du Building Administratif en 2018 ; la réhabilitation de l’immeuble de la Télévision Centrafricaine en 2019 ;la réhabilitation et la construction des Buildings administratifs à Bimbo, Bouar, Bossangoa, Berberati, Sibut, Boali, Mongoumba ; la construction et la mise en service du marché central de Bimbo, de Sibut, de Boda, de Bambari ;la construction de 100 logements sociaux à Sakaï, en 2022 ;la construction de 100 logements économiques semi-finis dans le cadre du partenariat public/privé à Samba PK 16, route de Mbaïki ;la construction de 15 logements sociaux au PK 16 route de Mbaïki.En matière d’élevage et de santé animale, les principales réalisations ont porté sur :la construction du parc de marché à bétail de Bouboui;la construction de l’abattoir de Bouboui 2 ;la réhabilitation et la construction des abattoirs hygiéniques de Berberati, Mobaye, Bambari et des aires d’abattage de Ndélé, Kaga Bandoro et Bria ;la construction d’une station piscicole à Landja ;la construction des bâtiments pour la ferme pédagogique : porcherie, poulailler, étable et l’installation d’une unité photovoltaïque de 15 kw à Bouar;la construction de la pharmacie vétérinaire de Bouboui 2 ;la construction de sept (7) magasins de vente d’aliments et de médicaments vétérinaires, à Bangui et Damara.Le développement de cette activité économique se heurte à de nombreux défis dont la transhumance armée, à l’origine de sempiternels conflits entre agriculteurs et éleveurs.Pour tenter d’apporter des solutions idoines à ces défis, nous avons organisé, le 13 mai 2024, à Bangui, une Conférence nationale de haut niveau pour une transhumance apaisée et prospère, conformément à l’APPR-RCA, aux recommandations du Dialogue républicain et à la feuille de route conjointe de Luanda. A cet effet, j’ai instruit le Ministre chargé de l’Elevage et de la Santé Animale de poursuivre la sensibilisation des éleveurs sur le respect de la réglementation en matière de transhumance et d’exhorter les éleveurs à ne pas céder aux manipulations des fauteurs de trouble, car la République Centrafricaine est une terre d’accueil où il fait bon vivre. Je suis heureux de vous informer qu’en février dernier, le Gouvernement et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) ont signé un accord mettant en place un projet dénommé « Projet d’Appui aux Jeunes » pour une durée de 7 ans dont le coût s’élève à 36,8 millions USD équivalant à 22 milliards 100 millions de FCFA.Cet important projet qui vise à améliorer les moyens de subsistance, promouvoir la résilience économique et climatique, assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des groupes cibles, couvrira 8 Préfectures, à savoir l’Ombella M’Poko, la Lobaye, la Kémo, la Nana-Gribizi, la Nana-Mambéré, l’Ouham, l’Ouham-Pendé et la Ouaka.La promotion des arts, de la culture et du tourisme, a été l’une des actions menées par le Gouvernement ces dernières années. Afin de faire bénéficier les artistes des retombées de leurs œuvres, nous avons promulgué la loi portant Droit d’auteur et Droits voisins ainsi que la loi portant création du Bureau Centrafricain du Droit d’Auteur et des Droits Voisins (BUCADA). Pour promouvoir la culture de notre pays, nous avons créé un Ensemble Artistique National, un Centre National de la Cinématographie, un Office Centrafricain du Tourisme (OCATOUR), adopté un document de Politique de Développement du Tourisme et appuyé plusieurs activités de promotion des activités artistiques et culturelles.Le Gouvernement a également réhabilité 5 sites d’accueil touristique, en provinces, à savoir Doli Lodge à Bayanga, le bâtiment des 100 Villas à Mongoumba, l’hôtel des Chutes de Boali, les infrastructures du Lac des crocodiles sur la route de Boali et l’hôtel de tourisme à Bambari.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;A mon accession à la magistrature suprême de l’Etat, en 2016, j’ai trouvé un secteur social complètement dévasté. Dans le domaine de la Santé, les réformes et les investissements consentis ont produit des résultats tangibles, à la satisfaction de la population.Plus de 365 structures sanitaires ont été soit construites soit réhabilitées dont :un nouveau bâtiment central du Ministère de la Santé et de la Population ;un hôpital de prise en charge des endémo-épidémies d’une capacité d’accueil de 350 lits; le Centre National Hospitalier et Universitaire de Bangui ;le Centre National d’Hémodialyse ;le Centre National d’Imagerie Médicale ;les pavillons et les deux blocs opératoires de gynécologie-obstétrique et de médecine de l’Hôpital Communautaire ;le Centre National de Réadaptation fonctionnelle de PK 10 ;72 maternités et 4 dépôts régionaux de produits de santé. Plus de la moitié des formations sanitaires en provinces ont vu leurs plateaux techniques renouvelés ou renforcés. A titre d’exemples, des équipements de radiologies mobiles de dernière génération sont installés dans les hôpitaux régionaux universitaires et plusieurs hôpitaux secondaires, notamment à Mbaïki, Bouar, Berberati, Bossangoa, Bambari, Bria, Alindao et Bangassou. En terme de ressources humaines qualifiées, nous sommes passés de 1.814 en 2016 à 3.189 en 2024 soit une augmentation de 76%. Le nombre de médecins exerçant dans les provinces et zones rurales reculées est passé de 204 en 2016 à 419 en 2024. Aujourd’hui, chaque Sous-préfecture est dotée d’au moins un médecin. Dans le cadre de la revitalisation des soins de santé primaire et de la mise en œuvre de la politique d’engagement communautaire, 3.946 agents de santé communautaire incluant les matrones accoucheuses ont été formés et engagés avec la collaboration des autorités administratives, des leaders communautaires et des comités de village ou de quartier. Cette stratégie vise à assurer le dépistage et la prise en charge précoce des maladies, l’amélioration des conditions d’accouchement et de prise en charge des femmes enceintes, des enfants de zéro à 5 ans et des nouveau-nés. Par ailleurs, 85 ambulances ont été déployées par le Gouvernement dans les Hôpitaux et Centres de Santé contre 15 en 2016. Le nombre de personnes vivant avec le VIH mis sous traitement ARV est en augmentation constante passant de 36.499 en 2017 à 63.560 en 2023 et à 66.219 pour le premier semestre 2024. Les avancées dans la lutte contre le paludisme sont marquées par l’introduction du vaccin contre le paludisme. En outre, le nombre de moustiquaires imprégnées d’insecticides est passé de 887.477 moustiquaires distribuées en 2018 à 8.600.000 en 2024. Selon les données du système national d’information sanitaire, la létalité intra-hospitalière liée au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans a connu une baisse considérable passant de 41% en 2020 à 27% en 2023.Le dépistage et la notification des nouveaux cas de tuberculose ont été considérablement améliorés grâce au renforcement et à la modernisation des moyens de diagnostic de laboratoire dans tous les districts du pays, possibilités qui étaient inexistantes en 2016. En outre, la notification des taux de succès thérapeutique dans le traitement de la tuberculose est passée de 78% en 2016 à 90% en 2023. La couverture administrative en antigène Pentavalent 3 est passée de 54 % en 2017 à 80% en 2023. Cette performance extraordinaire a valu au pays le titre de « Champion de la vaccination ». Notre pays détient l’un des meilleurs taux de couverture vaccinale en Afrique. Cette performance extraordinaire nous a valu le satisfecit du Comité de haut niveau sur la vaccination contre le Covid-19 permettant le maintien de notre titre de « Champion de la Vaccination ». La conjonction des expériences acquises dans la riposte réussies contre le Covid-19 et les nouvelles dispositions prises au décours de cette crise nous permettent d’organiser dans la sérénité la riposte contre l’épidémie à Monkey. Les impacts des réformes et des actions entreprises dans le secteur de la santé se font déjà remarquer comme en témoignent la tendance au déclin de mortalité maternelle et infantile. Je tiens à féliciter le Gouvernement qui, dans un contexte de ressources très limitées, a réussi à atteindre des niveaux de performances inattendues par rapport aux autres pays de l’Afrique subsaharienne, notamment dans le domaine de la vaccination.En effet, le taux de mortalité infantile qui était de 138 décès pour 1000 naissances en 2016 est passé à 99 décès pour 1000 naissances vivantes en 2024; la mortalité spécifique liée au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans est passée de 48,7 à 45,3%; le taux de mortalité maternelle est passé de 882 décès pour 100.000 naissances en 2016 à 829 décès pour 100.000 naissances en 2021. Les observations hospitalières confirment cette tendance et suggèrent que le déclin serait plus important. La mortalité hospitalière est passée de 0,20% en 2020 à 0,11% en 2023. Le rapport 2024 de l’ONG CUUAM sur l’hôpital de Bossangoa montre que le nombre de décès maternel a baissé de 88 à 5 décès entre 2020 et 2024. A la maternité des Mbrès, par suite de la formation et l’engagement des matrones accoucheuses, le nombre de décès maternel dû à une référence tardive est passé de 5 par semaine à zéro.Les perspectives sont dominées par l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et infantile.A cet effet, je déclare la mortalité maternelle une urgence nationale.Je me réjouis des résultats obtenus dans ce secteur et je suis fier de vous annoncer la création de 5 Ecoles Régionales de formation du personnel paramédical à raison d’une école par Région, en commençant par Berberati, Bossangoa et Bangassou. J’annonce également le déploiement d’au moins 10.000 agents de santé communautaire; l’accélération de la modernisation de l’infrastructure sanitaire et du plateau technique ; la construction d’un hôpital polyclinique de 250 lits, l’ouverture d’un centre moderne de cardiologie, la réhabilitation de l’Hôpital de l’Amitié Sino-centrafricaine.Pour assurer l’équité dans l’accès aux soins aux mères et aux enfants, j’ai pris un décret assurant la gratuité ciblée à l’endroit des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes ou allaitantes et des femmes victimes de violences basées sur le genre.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Comme vous le savez, une éducation inclusive, équitable et de qualité pour tous ne constitue pas seulement un droit inaliénable, elle est aussi le gage de développement harmonieux et durable et un facteur de paix, de cohésion sociale et de stabilité du pays.Comme vous l’observez, depuis mon prise de fonction, je n’ai ménagé aucun effort pour relever les grands défis qui se posaient à ce secteur, parmi lesquels figuraient le manque chronique d’enseignants, de matériels didactiques, de tables-bancs, de salles de classe, de centres de formation.A titre illustratifs, à ma prise de fonction en 2016, il n’y avait que deux centres de formation professionnelle et technique, non opérationnels. Aujourd’hui, notre pays dispose de 12 Centres de Formation Professionnelle, dont un à Bangui, le CFIA, et onze (11) autres répartis à l’intérieur du pays, à savoir Bambari, Bangassou, Berberati, Baoro, Bouar, Bria, Bangassou, Mongoumba, Bozoum, M’baïki, et Sibut.Ces établissements proposent des formations d’une durée de deux ans dans divers métiers techniques, notamment l’électricité, la maçonnerie, la mécanique, l’automobile, la menuiserie, la soudure et la couture.Les réformes du secteur de l’éducation nous ont permis de créer 52 Circonscriptions scolaires contre 21 Circonscriptions en 2016, mais aussi de passer de 104 Secteurs scolaires en 2016 à 272 en 2024.Au Fondamental 1, le nombre des établissements est passé de 1.762 en 2016 à 2.200 en 2024 et de 90 en 2016 à 123 en 2024, pour le Fondamental 2.Aujourd’hui, le pays dispose de 20 Inspections Académiques contre 8 en 2016 et 20 Centres Pédagogiques Régionaux contre 10 en 2016. Ces CPR forment 264 enseignants du préscolaire sur le budget national pour une période de deux ans (2023-2025).De même, nous organisons une formation accélérée de 3.000 enseignants du Fondamental 1 pour une période d’un an depuis 2023.Des enseignants ont été recrutés et 1.027 salles de classe construites ou réhabilitées. Dans le cadre des projets PUSEB et PAPSE II, 1.121 salles de classes ont été prévues dont 529 achevées et réceptionnées et 3.974 tables bancs fabriqués et distribués.Au niveau du Préscolaire, nous avons acquis et distribué 22.460 manuels scolaires.La langue Sango a été intégrée comme seconde langue d’enseignement, avec la création de manuels adaptés.Au niveau du Fondamental 2, nous avons édité et publié 130.300 manuels en mathématiques, Français, sciences physiques, sciences vivantes et Anglais pour le Collège.Nous continuons à investir dans l’éducation nationale. Cette année, nous avons recruté 2.150 élèves instituteurs du préscolaire et du Fondamental 1 qui sont formés dans les 20 CPR et seront appelés dans un proche avenir, à renforcer l’effectif des enseignants qualifiés dans nos différentes écoles. Pour soutenir cette vision, nous avons procédé, le 31 janvier 2024, à la revalorisation de la prime de craie des Enseignants du Fondamental 1 et 2 qui est passée de 5.000 à 10.000 FCFA après quarante ans d’attente. En perspective, nous envisageons :la création des Collèges de proximité dans les Inspections Académiques ;la construction d’un Lycée technique par la coopération chinoise ;la création d’un Complexe russo-centrafricain dédié à la formation professionnelle ;la contractualisation de 6.000 enseignants qualifiés en instance d’intégration ;la formation de 2.000 enseignants du Fondamental 1.Dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche, le retour à un calendrier académique normal à l’Université qui a été l’une des préoccupations majeures des autorités académiques et politiques, est devenu effectif.Les réformes importantes menées dans ce domaine ont abouti à l’arrimage de tous les établissements universitaires au système LMD (Licence Master Doctorat) et à la création de 5 Ecoles Doctorales dans les domaines des Sciences de la santé humaine et vétérinaire ; des Sciences et Technologies ; des Sciences Juridique et Politique ; des Humanités, espaces et Société ; des Sciences Economiques et de Gestion.Ces structures de formation doctorales bénéficient des appuis constants pour le développement de la recherche et les soutenances de thèses de doctorat. Chacune de ces Ecoles Doctorales dispose d’une Revue Scientifique pour les publications des résultats des recherches. En ce qui concerne les infrastructures, 4 immeubles servant de dortoirs d’une capacité de 150 chambres ; deux amphithéâtres d’une capacité de 1.000 places; un Centre de Formation Digitale pour le renforcement des capacités des enseignants et le développement de l’accès au Numérique ; une Bibliothèque numérique et un Site Web ont été réalisés.En 2023, les Universitaires ont initié le Télé-enseignement pour pallier la carence des enseignants dans le Fondamental 2. La phase expérimentale a eu lieu à Bossembélé, Baoro et Bouar et se répand sur les autres établissements secondaires.Sur le plan de la formation, nous avons:141 thèses de Doctorat soutenues dans toutes les filières; 30 Médecins Agrégés ; 357 Médecins Généralistes et Spécialistes ;100 Enseignants-chercheurs recrutés de 2017 à 2022 et,156 autres sont en cours recrutement.Pour soutenir ces résultats, nous avons procédé, en 2022, à la revalorisation des indemnités des enseignants du supérieur.En perspective, une nouvelle université dénommée Bangui 2 sera construite pour désengorger l’Université de Bangui.Aussi, dans le cadre de partenariat, un accord a été signé avec un consortium germano-turc en vue de la construction d’une université à PK 55, Route de Boali, dans la localité de Boutili.Il nous faut, avec le soutien des partenaires que je remercie ici, investir massivement dans ce capital humain que représentent les jeunes, mobiliser davantage les ressources pour assurer une éducation et une formation de qualité, à tous les enfants et surtout les filles.Dans le domaine de la Fonction publique, nous avons intégré, de 2016 à 2024, 14.400 jeunes diplômés dont 6.000 en 2024.A ces intégrations de masse, il faudra ajouter les programmes spécifiques d’intégration des jeunes dans l’Armée, la Gendarmerie et la Police Nationales, dans le corps des Enseignants du Supérieur, de la Justice et de la Santé. En ce qui concerne la maîtrise de l’effectif et de la solde de la Fonction publique, l’audit du système de traitement des salaires, organisé en 2021 et 2022 a permis d’éliminer 2.871 agents fictifs du fichier général des fonctionnaires et agents de l’Etat et rationnaliser la fonction publique. Le contrôle physique des Fonctionnaires organisé en 2022 et a permis de mettre en place un nouveau fichier de la solde avec un identifiant unique pour le fonctionnaire, ce qui a réduit le phénomène des doublons. Le dialogue social avec les syndicats a aussi abouti à la revalorisation de la prime de craie pour le personnel enseignant du Fondamental 1 et surtout, d’instaurer une trêve sociale de trois ans.Grâce à ces efforts, soutenus par les partenaires techniques et financiers de notre pays, nous avons remis nos concitoyens au travail, payé les arriérés de salaires, de bourses, de dettes sociales, mensualisé et payé les pensions, permettant ainsi au pays d’atteindre de meilleures performances économiques.Dans le domaine du Travail, de l’Emploi, de la Protection sociale et de la Formation professionnelle, la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti qui est passé de 18.850 FCFA à 29.000 FCFA et du Salaire Minimum Agricole Garanti qui est passé de 300 FCFA/jour à 1.000 FCFA/jour a permis d’améliorer les conditions de vie nos Compatriotes.En matière de Protection Sociale, la stratégie de recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale a permis d’accroître le niveau de recouvrement qui est passé de 4 milliards en 2016 à 15.645.400.000 FCFA en 2023, ce qui a permis l’apurement des arriérés des prestations sociales gelées de 2002 à 2007, pour un montant total de 11. 900. 000. 000 FCFA.Par ailleurs, le programme de la main tendue du Professeur qui consiste à former tous azimuts a permis de créer plusieurs centres de formations dont le Centre de formation et de transformation des produits locaux à Mbaïki et une menuiserie à Bangui.Aussi, le Gouvernement a institué le « Mois du Travail » qui donne l’occasion de célébrer le dur labeur, la ferveur et l’ardeur au travail de toutes celles et de tous ceux qui font marcher nos administrations, nos services sociaux de base, nos entreprises, notre commerce, notre artisanat, notre agriculture et notre pays, mais surtout d’identifier les bassins d’emplois pour nos jeunes, promouvoir l’employabilité et l’intermédiation sur le marché du travail, garantir la protection sociale pour tous et promouvoir la formation du capital humain tout au long de la vie.Dans ce discours, j’ai évoqué l’importante question transversale de la promotion du genre, de la protection de la Femme, de la famille et de l’enfant.Je dois rappeler qu’un ancien proverbe qui m’a beaucoup inspiré dit que « la femme, c’est la maison, et la maison, la base de la société ». Autrement dit, c’est en construisant nos maisons que nous pouvons construire nos notre pays.C’est pour construire la République Centrafricaine et la meubler d’équipements adaptés à l’épanouissement de la jeunesse que dès ma prise de fonction, j’ai promulgué, en novembre 2016, la loi sur la parité Homme-Femme.Nous avons à cet effet mis en place l’Observatoire National de la Parité et impulsé la construction de 215 espaces sûrs à l’exemple de la Maison de la femme de Mbaïki, de Damara, de Bambari, pour la prise en charge holistique des victimes de Victimes des Violences basées sur le Genre.En matière de promotion de la jeunesse, le développement des stratégies visant à l’emploi et l’insertion des jeunes a abouti à la formation professionnelle de plus de 4.000 jeunes filles et garçons dans le domaine de l’entreprenariat, des NTIC, des activités génératrices de revenus et de petits métiers (couture, mécanique, maçonnerie, etc.). La promotion de la santé de reproduction des adolescents et jeunes a conduit à la création de 12 Centres conviviaux offrant des services de santé de reproduction appropriés et des services de conseils et d’écoute en planification familiale, prévention du VIH et des grossesses à environs 80.000 adolescents et jeunes.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Comme vous l’avez certainement observé, tout n’a pas été parfait depuis 2016. Je reconnais que souvent, nous avons parfois fait des erreurs, ce qui est naturel, aucune œuvre humaine n’étant parfaite.Mais il importe de noter qu’après chaque erreur, nous avons apporté des corrections et nous poursuivons notre marche en étant plus attentifs, plus méthodiques.En tant que Père de la Nation, j’ai le devoir d’écouter les attentes du peuple et de faire de tout mon possible pour y répondre.Mon objectif est toujours d’aller chaque jour au-delà de quelques résultats encourageants que je viens de rappeler. Au titre des perspectives pour 2025, nous allons mettre en œuvre le Plan National de Développement, conforme aux besoins actuels du pays ; continuer à assurer la stabilité politique, l’ancrage démocratique du pays et consolider la paix, la sécurité, l’unité nationale et renforcer la souveraineté, facteur de notre stabilité.Pour mieux assurer la sécurité du peuple, consolider la stabilité et la souveraineté nationale, nous envisageons, dans le cadre de la Politique Nationale de Défense, adaptée aux enjeux géopolitiques et géostratégiques de l’heure et de la Loi de Programmation Militaire 2025-2030, de porter l’effectif militaire à 50.000 hommes à l’horizon 2040.Dans le domaine des finances publiques et de l’économique, la situation devrait s’améliorer en 2025 grâce aux performances du secteur minier, consécutives à la levée de l’embargo sur le diamant, des secteurs de l’énergie, du numérique, des infrastructures, des hydrocarbures et de l’agriculture.Le Gouvernement sera instruit de poursuivre les projets en matière d’éducation nationale, de santé et de lutte contre la corruption, les détournements des deniers publics et les mauvaises manières de servir la Nation.La mise en œuvre complète de la feuille de route « e-finances publiques » à l’horizon 2026 devrait permettre d’atteindre les résultats escomptés en terme d’élargissement de l’assiette fiscale et d’un contrôle accru sur les flux de trésorerie, grâce au télépaiement, mais également aux intégrations prévues en 2025 dans l’administration financière et la résolution des problématiques liées à l’accès aux équipements, à la connectivité et à l’énergie aux postes déconcentrés. Aussi, à la suite des tests connectés avec succès sur la commercialisation du crédit carbone en 2024, ayant généré plus de 500 millions de FCFA, nous renforcerons le dispositif légal et réglementaire sur la finance-climat ce qui permettra d’opérationnaliser le Fonds National Climat afin de tirer profit de l’ensemble des opportunités qu’offre notre patrimoine vert.Des efforts continueront d’être déployés pour améliorer la production et la distribution de l’électivité, notamment par les constructions des infrastructures.Pour remédier le manque d’électricité, obstacle majeur à la croissance économique, le Gouvernement a prévu de développer les importants sites de la LOBAYE, de DIMOLI, de PALAMBO et de LANCRENON.Dans le domaine des équipements et des transports, nous poursuivront les efforts pour la réalisation des travaux de bitumage de 1.200 Km de route dans l’arrière-pays ; du Projet de développement du Corridor de Transport Multimodal (CD13) et du Projet intégrateur de la CEEAC par la construction d’un pont sur le fleuve Oubangui (CD14), reliant Bangui et Zongo. Pour appuyer ces efforts, il nous faudra investir davantage, notamment en mettant en valeur les espaces dédiés au transit des marchandises dans les Ports de Pointe-Noire, de Douala et Kribi.Dès lors, nous envisageons la construction d’un Port à Mongoumba, la réhabilitation du Port de Bangui et du Port Pétrolier de Bangui, ainsi que la finalisation des travaux de rénovation de l’aérogare de l’Aéroport International de Bangui M’Poko.Pour prévenir les traumatismes liés aux accidents de la circulation, le Gouvernement est instruit de prendre les mesures énergiques pour s’attaquer vigoureusement à l’épineuse question de la sécurité routière de manière globale.D’ores et déjà, le Conseil des Ministres a autorisé la création de l’Agence Nationale de Sécurité Routière dont le projet de Loi se trouve sur le bureau de l’Assemblée Nationale, pour adoption. Cette Agence qui sera multidisciplinaire, car regroupera les Cadres des Transports, de la Santé, de la Police, de la Gendarmerie, des Sapeurs-Pompiers, fera de la prévention et de la sécurité routière son cheval de bataille. Le Gouvernement bénéficie déjà de l’appui technique et financier de la Banque Mondiale pour sa mise en place. Sur le plan diplomatique, nous continuerons d’accorder une importance particulière à l’élargissement de nos liens d’amitié et de coopération avec les autres pays du monde, en particulier avec les nations qui partagent des valeurs et intérêts communs avec la nôtre.Notre pays continuera à apporter sa contribution à la défense des valeurs universelles portées par l’ONU, en particulier l’égalité souveraine des Etats, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la non-ingérence dans les affaires intérieurs des Etats, la politique de non-alignement.Je réaffirme ici l’engagement de notre pays à contribuer à la recherche commune de la confiance, de la paix, de la sécurité, de la solidarité internationale et de la compréhension mutuelle, indispensables à la reconstruction d’un monde paisible et propice au développement durable et au respect de la dignité humaine des générations présentes et futures. L’expérience de notre pays nous porte à dire que seul le dialogue peut mettre durablement fin à un conflit.C’est pourquoi, nous continuerons d’exhorter les parties en conflit dans les différentes régions du monde à privilégier le dialogue et la diplomatie dans la recherche des solutions à tous les désaccords à l’origine de ces conflits et sauver de milliers de vies humaines.Au niveau continental, nous continuerons à défendre la position commune de l’Union Africaine, notamment sur les réformes de l’architecture de la gouvernance mondiale et l’architecture financière internationale.Nous continuerons à œuvrer pour la mise en œuvre de l’Agenda 2060 de l’Union Africaine et toutes les résolutions pertinentes, à promouvoir et défendre les positions communes africaines sur les questions d’intérêt pour le continent et ses peuples, rechercher les solutions africaines aux problèmes africains et encourager la coopération internationale. Sur le plan régional, sous-régional et communautaire, nous poursuivrons les efforts pour l’atteinte des priorités communes de la CEEAC et la facilitation dans le cadre de la Transition politique au Gabon qui nous est confiée.Aussi, nous poursuivrons l’exercice de la présidence de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC jusqu’à son terme.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Je voudrais donc saluer le courage avec lequel notre pays s’achemine vers sa souveraineté réelle et son meilleur développement.La République Centrafricaine est aujourd’hui un pays respectueux des droits de chaque personne tout en poursuivant avec le concours de ses filles et fils le bien commun de la Nation, en se fondant sur ses ressources naturelles et humaines.Au seuil de la nouvelle année, je réitère ma volonté de faire de la place à tout le monde et surtout à notre diaspora à cause de son expertise et savoir-faire qui devront soutenir l’agenda de la reconstruction de notre pays. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Il y a des moments dans la vie des Nations et des peuples où des personnes qui ont la sagesse et l’ampleur de vue doivent regarder au-delà du passé avec toutes ses complications et ses séquelles, et oser se lancer vers de nouveaux horizons.Chaque fois que j’en ai l’opportunité, j’exhorte les leaders politiques de notre Nation à avoir le courage et la responsabilité de s’élever au-dessus des considérations personnelles et politiciennes pour permettre à nos concitoyens de bénéficier du dividende de la paix retrouvée et œuvrer, comme ils savent déjà le faire, en sécurité et en sûreté, au développement de notre pays.Dans le seul intérêt de notre peuple, j’ai choisi de rompre avec tous les précédents et toutes les traditions politiques consistant à nommer des membres ou sympathisants du parti au pouvoir à la tête des délégations spéciales. Comme vous le savez, la construction de notre Nation se poursuivra avec l’organisation des élections prévues pour 2025.Les élections locales constituent pour nous un pas important vers le processus de décentralisation de notre pays et de la démocratie à la base, gage de la bonne gouvernance, à travers la responsabilisation des élus locaux.L’année 2025 verra aussi les élections présidentielle et législatives.Tout en saluant le bon déroulement des opérations d’enrôlement sur la liste électorale, j’exhorte la classe politique et surtout les opposants dits radicaux à faire preuve de maturité politique, de patriotisme, de modération et de sens aigu de responsabilité pendant cette période fragile.Nous avons l’obligation historique de créer les conditions des élections justes, transparentes, démocratiques, inclusives et apaisées pour éviter à notre pays que nous chérissons tous, de sombrer à nouveau dans les crises post électorales qui ont toujours alimenté les crises institutionnelles et sociales dans notre pays, avec des conséquences dramatiques que j’ai rappelées, il y a quelques instants.Je ne doute point de votre capacité à relever cet autre défi majeur car vous avez déjà démontré, lors des élections générales de 2020-2021 et du référendum constitutionnel du 30 juillet 2023, que nous étions capables de nous prendre en charge ; que notre maturité politique ne souffrait d’aucun doute.Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;Mesdames et Messieurs les Députés;Au milieu des différents défis que nous impose la marche du monde, nous pouvons, par l’effort de tous et la grâce de Dieu, bâtir une société où la vie sera plus facile, où l’avenir pourra être regardé avec davantage de confiance. Notre Constitution nous impose l’obligation de travailler à garantir notre indépendance et notre souveraineté, à nous sentir responsables de notre destin et capables de prendre en charge notre avenir.C’est mon devoir en tant que Père de la Nation, mais aussi le vôtre en tant que citoyennes et citoyens de ce beau pays.Cet engagement, réaffirmé lors de mon investiture pour un nouveau mandat, le 30 mars 2021, n’a jamais changé.Je forme à nouveau le vœu que nous construisions ensemble, dans l’unité retrouvée, un avenir fait de paix durable, une sécurité pour toujours et une prospérité pour nous-mêmes et pour les générations futures.Je suis convaincu que la République Centrafricaine sortira agrandie de tous ces défis et la Nation fortifiée à jamais.C’est donc sous le signe de l’espérance, espérance de paix et de progrès pour chacune et chacun de nous et pour notre pays, que je voudrais terminer mon discours sur la nation.A vous tous, Mesdames et Messieurs, je voudrais adresser, ainsi qu’à vos familles respectives, mes vœux sincères de santé, de bonheur et de prospérité pour l’année 2025.Je forme également les vœux de bonheur et de prospérité pour nos Compatriotes, de l’intérieur comme de l’étranger, ainsi que de succès dans nos objectifs de paix, de sécurité, de vivre ensemble et de progrès économique.Que Dieu nous bénisse et fortifie notre cher et beau pays, la République Centrafricaine!
Je vous remercie.
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